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Le PAD appelle à une journée de mobilisation le 10 octobre à Alger

TRIBUNE

Le PAD appelle à une journée de mobilisation le 10 octobre à Alger

Dans une déclaration les Forces de l’alternative démocratiques dressent un constat particulièrement dramatique de la situation économique, politique et celle des libertés. Cette coalition politique appelle à une journée de mobilisation unitaire le 10 octobre à Alger.

Procès en cascade, année universitaire compromise, situation économique dégradée, « actions contradictoire » dans la « prétendue » lutte contre la pandémie, criminalisation de l’action politique, contrôle des médias… les partis des Forces démocratiques ne laissent rien passer au pouvoir représenté par Abdelmadjid Tebboune.

Nous reproduisons intégralement ici la déclaration des Forces de l’alternative démocratique (FAD). 

« Les Forces de l’alternative démocratique se sont réunies ce samedi 19 septembre 2020. Elles ont évalué les développements politiques qui s’accélèrent dans notre pays. Alors que le mois de septembre tire à sa fin, les forces du PAD constatent que le pouvoir en place n’a rien entrepris pour assurer aux algériennes et aux algériens les conditions nécessaires pour la rentrée sociale.

En effet, la dégradation effroyable de la situation socioéconomique du pays, conséquemment aux décisions de confinement et d’arrêt de plusieurs activités, a débouché sur une situation qui risque de provoquer un effondrement de l’économie avec des conséquences incommensurables.

Les forces du PAD constatent que six mois après le début de la pandémie, les autorités politiques du pays, tout en aggravant les conditions de vie de la majorité de la population, ont mis à profit la Covid-19 pour adopter des lois liberticides et suspendre les libertés démocratiques.

Le nouveau code pénal, adopté en plein confinement, a ouvert la voie à une cascade de procès politiques où sont prononcées de lourdes condamnations contre des journalistes, militants et activistes de la révolution du 22 février 2019.

Alors que l’année scolaire et l’année universitaire 2019/2020 sont sérieusement compromises en raison de la fermeture des écoles et des universités dès le mois de mars avec des conséquences terribles sur le niveau des enseignements, les millions d’élèves et d’étudiants risquent de voir la nouvelle année 2020/2021 tout aussi compromise en raison des incertitudes qui planent sur la date de reprise des cours, mais aussi de la confusion qui y règne, de l’absence de vision claire permettant de surmonter les problèmes notamment en raison de l’absence de transport inter-wilaya.

Pour les forces du PAD les décisions et actions souvent contradictoires et sélectives prises par le gouvernement dans le cadre de la prétendue lutte contre la pandémie cachent mal une volonté de maintenir le pays en stand-by dans le but de faire passer l’agenda politique du pouvoir.

Jamais le pays n’a connu une attaque en règle contre les libertés démocratiques, arrachées de haute lutte intergénérationnelle au lendemain de la révolte populaire d’octobre 1988.

La criminalisation de l’action politique, la prohibition de toute opinion contraire à celle des tenants du pouvoir, le délit de presse, les interdictions qui frappent les activités de tous les partis d’opposition, la fermeture de toutes les tribunes médiatiques aux voix contraires à celles du pouvoir en place… confirment, si besoin est, la volonté du pouvoir de préserver le système antidémocratique par les moyens policiers et sécuritaires propres aux pouvoirs/régimes totalitaires.

Abordant la question du référendum constitutionnel, les forces du PAD réaffirment leur position de principe de rejet de cette démarche dont le but principal est le sauvetage d’un système rejeté par les Algériennes et les Algériens qui n’ont cessé de réclamer son départ par millions plus d’une année durant.

Conscient de sa fragilité extrême et de son illégitimité, le pouvoir en place est sur le point de contrôler quasiment tous les médias qu’il veut transformer en vulgaires organes de propagande pour le « OUI » au référendum plébiscite du 1er novembre prochain.

Tout en s’abstenant de s’exprimer sur le contenu du projet portant révision constitutionnelle, les forces du PAD relèvent néanmoins que la nature antidémocratique du régime est non seulement préservée mais elle a aggravée le pouvoir personnel comme jamais auparavant.

En effet, au mépris du principe démocratique de séparation et de l’équilibre des pouvoirs, la révision constitutionnelle octroie et concentre tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme, le président de la république.

Les forces du PAD s’interrogent également sur la signification du changement radical de la doctrine de défense nationale, introduite par la constitutionnalisation de la participation de l’armée nationale populaire aux guerres à l’extérieur des frontières du pays. Ceci vient rappeler l’adoption de la loi sur les hydrocarbures, hypothéquant la souveraineté nationale, adoptée quelques semaines seulement avant la présidentielle du 12 décembre 2019 pour acheter le silence des grandes puissances et le lobby des multinationales du pétrole et gaz.

Pour les forces du PAD, la constitution ne peut être légitime que si elle est l’émanation du peuple qui débat et choisit librement de son contenu et de la forme des institutions qu’il souhaite mettre en place pour satisfaire toutes ses aspirations dans le domaine politique, économique, social, culturel…

Les forces du PAD exigent que cesse immédiatement la politique de répression tous azimuts qui frappe la jeunesse, les travailleurs, les journalistes…

Elles exigent le respect effectif des libertés démocratiques dont les libertés syndicales bafouées tous les jours avec le silence complice des autorités.

Face aux incessantes atteintes aux libertés démocratiques et afin de contribuer au regroupement le plus large des forces attachées aux revendications de liberté et de souveraineté exprimées par la révolution du 22 février 2019, les forces du PAD décident d’appeler à l’organisation d’une journée de mobilisation unitaire pour la défense des libertés démocratiques le 10 octobre 2020 à Alger.

Alger, 21 septembre 2020

 




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