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Le PAD « s’élève avec la plus grande fermeté contre l’escalade dans la répression »

Dans un communiqué

Le PAD « s’élève avec la plus grande fermeté contre l’escalade dans la répression »

Les partis formant le Pacte de l’alternative démocratique ont rendu public un communiqué dans lequel ils pourfendent les dernières mesures du pouvoir en place :

« Dans un contexte sanitaire et socio-économique délétère et face à la recrudescence gravissime des atteintes aux libertés fondamentales, les forces du Pacte de l’alternative démocratique (PAD) ont tenu une réunion extraordinaire, le jeudi 07 mai 2020, à Alger.

Le PAD salue, avant tout, le calme, la dignité et l’esprit de solidarité et d’auto-organisation qui animent le peuple algérien en cette épreuve difficile. Il rend hommage aux différents personnels de santé et à tous les professionnels et bénévoles en première ligne. Il salue l’ensemble des travailleurs qui assurent la continuité des services publics indispensables à la vie quotidienne et des secteurs névralgiques dont l’agroalimentaire. Le mérite est d’autant plus grand que le manque de moyens de protection et le niveau dérisoire des salaires sont des réalités amèrement subies. La nation gardera éternelle reconnaissance à toutes ces courageuses catégories socioprofessionnelles.

Nous savions que notre pays était vulnérable après des décennies de gabegie, de destruction des services publics et de corruption endémique mais cette crise est une véritable mise à nu du degré de déliquescence des institutions de l’Etat dont le pouvoir porte l’entière responsabilité dans la précarité de la situation.

Les populations sont confinées avec la peur au ventre devant le risque de contracter la maladie. Les familles des travailleurs précaires, de ceux dont les salaires ne sont pas verses, des petits commerçants contraints a l’arrêt de l’activité ; les couches démunies de toutes les régions du pays aussi bien dans les zones urbaines que rurales plongent dans le dénuement total du fait de l’absence de revenus stables.

Pendant ce temps le pouvoir en place, dans le vain espoir d’avorter tout retour aux manifestations populaires pour le départ du système, emprisonne à tour de bras des militants politiques, activistes du Hirak et des journalistes.

Les derniers amendements aux lois déjà liberticides existantes notamment au code pénal sont entérinés par une Assemblée croupion, ouvrant ainsi la voie à tous les abus du pouvoir en balayant les conditions élémentaires du procès équitable et de la règle de la présomption d’innocence et en accentuant l’instrumentalisation de la justice et les injonctions du pouvoir. Le meilleur exemple est tout récemment l’immixtion du chef de l’Etat dans des affaires en cours d’instruction en tentant d’orienter vers de nouveaux chefs d’inculpation , et bafouant par la même le principe de séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la justice consacré par la constitution. Du reste cet abus a été dénoncé par les syndicat et club des magistrats.

La volonté de la mise au pas de la presse privée restée jusqu’ici un tant soit peu critique ne trompe personne tant sont ridicules les prétextes et oripeaux brandis par les censeurs. L’opinion nationale et internationale est témoin du déni de droit opposé au peuple algérien par les partisans du maintien du système autoritaire a généré la prédation des ressources nationales.

Le PAD s’élève avec la plus grande fermeté contre l’escalade dans la répression. Face au raidissement contre-révolutionnaire des tenants du pouvoir et à leur obstination à refuser la voie du changement démocratique, le PAD alerte et appelle a la constitution du regroupement le plus large contre la répression et en vue de la mobilisation pour l’aboutissement du mouvement révolutionnaire du 22 Février 2019 par la consécration de la souveraineté du peuple algérien.

Contre la volonté de la majorité des Algérien-ne-s, le pouvoir a décidé de dérouler sa feuille de route dans une situation d’exception pour exclure, une fois de plus, le peuple algérien du choix de son devenir. Les triturations constitutionnelles unilatérales en cours confirment, une fois de plus, la culture de la pensée unique autoritaire et de l’octroi lesquelles reconduisent une confiscation de l’Etat à l’origine du désastre national depuis l’indépendance. C’est dire que l’important n’est pas dans la phraséologie de dispositions constitutionnelles que le pouvoir et ses institutions ont violé chaque fois qu’ils ont été gênés.

Le PAD qui milite pour la souveraineté populaire estime que la crise de légitimité qui frappe le régime depuis l’indépendance nationale ne peut être réglée par des mesures de replâtrage. Quoiqu’en pensent les anciens et nouveaux maîtres du pouvoir, le consensus autour de la transformation institutionnelle et constitutionnelle pour la consécration de la démocratie véritable ne saurait aboutir sans un débat populaire large et public aboutissant à un processus constituant souverain.

En cette veille de célébration du 08 mai 1945 qui consacre la réémergence du combat pour une Algérie indépendante, le PAD rend hommage à tous les martyrs du combat libérateur. Il appelle les Algériennes et les Algériens à l’intensification d’une solidarité agissante.

Alger, le 07 mai 2020
Les forces du Pacte de l’alternative démocratique

 




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