Site icon Le Matin d'Algérie

Le Parlement européen fait trembler le régime

TRIBUNE

Le Parlement européen fait trembler le régime

Où est Abdelmadjid Tebboune ?

La résolution d’urgence du Parlement européen a fait réagir et le système et ses tentacules, clients et islamistes.

Le gouvernement algérien, ses députés de la corruption, ses partis-maison, ses islamistes, ses clients, dénoncent, avec une rare virulence, la résolution du Parlement européen condamnant les atteintes aux libertés en Algérie.

Comme si les députés européens n’étaient pas suffisamment informés par leurs ambassades installées à Alger, Oran, Constantine, Annaba…sur le ras-le-bol, la colère, les nombreuses manifestations des algériens, sur les arrestations de journalistes, de militants, de blogueurs…

Comme si les députés européens ne savent pas qu’Abdelmadjid Tebboune, président par intrusion, porté à ce poste par le défunt général Gaïd Salah, comme si, donc, ces députés européens ne savaient pas qu’Abdelmadjid Tebboune a été ministre et Premier ministre d’Abdelaziz Bouteflika, ce président sorti par la porte la plus humiliante.

Comme si les députés européens ne savaient pas que de très nombreux algériens risquent leur vie en mer pour fuir le règne autoritaire d’Abdelmadjid Tebboune comme beaucoup fuyaient celui d’Abdelaziz Bouteflika.

Comme si les députés européens ne savent pas que les présidents algériens, les ministres, les généraux, les barons du système, leurs familles se soignent en Europe et leurs enfants y étudient.

Comme si les députés européens ne savent pas que de nombreux algériens vivent sans papiers en Europe.

Comme si les députés européens ne savent pas que de nombreux d’Algériens déposent des demandes pour obtenir le statut d’exilés politiques dans les pays européens dont beaucoup l’ont obtenu.

Comme si les députés européens ne savent pas que leurs consulats en Algérie sont assiégés par des incalculables demandes de visas.

Comme si les députés européens n’ont pas vu les innombrables sit-in d’algériens à travers les capitales européennes pour dénoncer la dictature algérienne, que l’élection du 12 décembre n’a presque pas eu lieu en Europe.

Comme si les députés européens ne savent que des sites d’information sont censurés par le gouvernement algérien.

Comme si les députés européens ne savent pas que l’élection d’Abdelmadjid Tebboune au poste de président de la république n’a pas été massivement boycottée par les Algériens.

Le système, poussé dans ses ultimes retranchements, ressort encore l’insultant et chimérique complot de la main étrangère, une ingérence qu’il ne dénonce que lorsqu’il est accusé.

Il n’en a pas le choix, hormis celui de crier à la victimisation, une self-défense chère, aussi, à l’islamisme et à toutes les idéologies dominantes et dominatrices dans laquelle ils se réfugient, leur permettant de souffler pour leurrer encore davantage leurs opprimés.

C’est pourquoi le cas algérien est atypique: en 1962, Ahmed Ben Bella, président porté par des chars, s’égosillait dans ces termes : « le Maroc veut l’Algérie ».

Boumediène, ne cessait de nous harceler, des années durant, avec son agressive mise en garde contre « l’impérialisme occidental » pendant que, dans les cantines scolaires, le lait en poudre, les œufs américains nous étaient généreusement servis et les Algériens quittaient le pays pour émigrer en France.

Des vérités mondialisées que les rentiers, les corrompus, les barons, les despotes, les dictateurs veulent démentir.

Hélas pour eux, ce sont des vérités contre lesquelles ils ne pourront plus rien: des vérités qui longtemps hiberné pour murir et sortir au grand jour.

Charge à celles et ceux mus par le désir de faire partir ce système d’appuyer tout ce qui lui nuit: l’ennemi de mon ennemi ne peut être que mon ami.

L’Algérie ne doit plus vivre seule, en reclus, en ermite pour continuer étouffer le citoyen à hui-clos, et, pour cela, la lutte a besoin d’être portée le plus loin possible pour être oxygénée.

Auteur
Achour Boufetta

 




Quitter la version mobile