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Le peuple refuse le bois qui fait la langue et la justice

TRIBUNE

Le peuple refuse le bois qui fait la langue et la justice

« Entre la baraka et la corruption, la Sonatrach est devenue une vache soumise, qui se fait traire par Chakib et ses complices dans une étable administrativement pourrie. Une étable où Temmar, ses condisciples et les bouchers marseillais bradent sa viande avant même de l’égorger dans un abattoir clandestinement administré non loin d’El Mouradia ». « Le cirque des Amar ». El Watan du 1er septembre 2013.

Au moment de la rédaction de ce texte,  j’apprends que Bedoui est premier ministre. Si Badoui nomme son secrétaire général M. Salah Eddine Dahmoun comme ministre de l’intérieur,  les choses ne vont pas changer. Et nous ne sortirons plus de l’auberge.

Cette personne était Directeur des Finances au Ministère de la Formation professionnelle avec Nacer Bouteflika.  C’est l’ombre de Nacer Bouteflika. Elle  était imposée à Badou comme chef de cabinet.  En tant que chef de cabinet M. Salah Eddine Dahmoun était plus puissant de l’ex-secrétaire général.   Après le départ de ce dernier, il devient secrétaire général. M. Salah Eddine Dahmoun est la pièce maitresse dans le plan de la continuité du régime et de la préparation des élections.  

Je continue  mon texte par une histoire qui reflète la réalité du système juridique chez nous. Il était une fois, dans un pays lointain, un chat de Tahta et un  chat de Fouaga se disputaient une banane.

Le chat de  Tahta s’accrochait à  la banane de toutes ses forces.  C’était un chat coriace connu par ses batailles. Il avait  vaincu de nombreux léopards dans les montagnes de Sidi Mdjehed  aux alentours de Maghnia dans la région de Tlemcen.

Soudain, grand chat de Fouga, portant un collier parsemé de bijoux scintillants, sortit d’une  poubelle trop remplie. Cette poubelle émet ses odeurs alléchantes dans toutes les directions. Ces odeurs attirent et appellent juges et magistrats en cas de conflit malsain.

C’est une bonne banane, mon ami  de Tahta, s’exclama le chat de Fouga. Je pense que je dois la prendre et la manger tout seul.  J’ai la force et droit de bois pour l’avoir. Il attrapa la banane, mais le chat de  Tahta était trop rapide dans son action. La bataille pour la banane se transforme en  guerre sérieuse entre deux chats entêtés.

Un singe juge du système survient à jeun. Avec sa balance électronique,  il cherche justice, droit et histoire. L’odeur de banane en ces lieux l’attire et lui donne force.  Il se dirigea vers les champs de bataille. Avec sa langue de bois, il proposa ses services de justice aux chats en discorde. Les deux chats  arrêtèrent leur bavardage. Ils regardèrent le singe justicier et arbitre. Ils souhaitent un résultat acceptable selon la justice de bois du système.

Monsieur le juge !  Hurla le chat Thata !  J’ai trouvé cette banane. C’est la mienne. Je  ne peux pas la partager avec ce chat inconnu qui supporte le système.  Tenant la banane bien mûre. Il tenta de courir.

« Hey! Là, chats, arrêtez vos querelles. Je ne peux plus  supporter ce désordre et cette désobéissance au pouvoir. J’ai un plan qui vous satisfait s’exclama ce singe juge plein de colère.  

Les deux chats ennemis sont joyeux et heureux qu’un singe juge ait trouvé une solution à leur problème.  Le singe juge demanda aux deux chats de lui donner la banane et arrêter la bagarre.

‘Oh! Bien! Le chat de Tahta   a abandonné sa précieuse banane à contrecœur. Le singe  juge se précipita et sortit une balance numérique certifiée par le système. La balance symbole de précision et de justesse.  Il saisit la banane de ses pattes noires. Il partagea la banane en deux. Il plaça les deux moitiés de banane sur la maudite  balance.

Hey!  Murmura le chat de Tahta.  Une pièce est plus grande que l’autre. « Pas juste » cria le chat de Fouga  et montra ses les joyaux clignotants autour du cou pour montrer sa puissance capitale.

Le singe juge  prit une bouchée de la pièce la plus grande.  Il repesa les morceaux. Cependant, une pièce était toujours plus grande. Les deux chats  observaient le singe juge avec une suspicion croissante. Mors par mors, le juge du système a mangé la banane devant les chats en appliquant la loi de bois approuvée par le système.

Apres cette histoire qui illustre une justice dans notre système, je continue  mon texte par une justification du titre de ce texte. Dans le langage de la rue en marche on entend l’expression: Les Fouaga et les Tahta. Cette expression veut dire  tout simplement, les gens d’en hauts et les gens d’en bas. Mais cette expression a un autre sens quand on se rapproche de la frontière marocaine dans la région de Maghnia et plus exactement Msirda.   Napoléon III a divisé la région de M’sirda en deux douars, les M’sirda Tahta et les M’sirda Fouaga.

La justice de bois est  une expression inventée par les habitants de M’sirda Tahta.  Pour dire que les juges de la région M’sirda Fouaga sont plus favorisés  par le ministre Tayeb Louh qui vient des gens de Fouga. L’expression justice de bois veut dire justice de Tayeb Louh.

La langue de bois est la langue officielle des deux partis du système le FLN et le RND et des politicards qui soutiennent l’oligarchie après l’AVC du président Bouteflika en 2013.  Le mot «fakhamatouhou» est le mot clef de cette langue. Il se répète dans  toutes les paroles des politicards au moins 1000 fois par jour. Ce mot est devenu pour les médias du système  l’oxygène  qui  maintient leur  vie dans le système.    

Je conclue mon texte par une citation de  Gandhi ‘La règle d’or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu’une partie de la vérité et sous des angles différents.’   Dans la majorité des pays musulmans et arabes les imams du system rabâchent tous le verset (59) du Saint Coran « Ô les croyants! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement. ». En contraste, ils  ignorent ou oublient volontairement le verset (58) qui vient juste avant « Certes, Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs ayants-droit, et quand vous jugez entre des gens, de juger avec équité…. ».

Je salue les juges et les avocats qui se sont rangés du côté du peuple. C’est un signe de liberté qui annonce le chemin vers une justice indépendante. J’évite la langue de bois et je n’ai pas peur des lois de bois. J’exprime mes idées en toute liberté.  Marche ou crève ; la politique ne fait pas de cadeau aux faibles !  La marche est un signe de bonne la santé. Dieu merci ! Le peuple est en bonne santé et la nouvelle Algérie se dessine. Dans cette nouvelle Algérie, le peuple refusera de se réchauffer du bois dont on fait la langue et la justice.

 

Auteur
Dr Omar Chaalal

 




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