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Le pied de nez de Nancy Pelosi à la Chine

Nancy Pelosi.

Après avoir longtemps entretenu le flou sur sa visite à Taïwan, la présidente de la Chambre des représentants américains, Nancy Pelosi, est arrivée sur l’île ce mardi 2 août au soir. Cette visite pourrait enflammer des relations déjà tendues entre Washington et Pékin.

Première réaction de Pékin. L’opération de l’armée vise à «défendre résolument la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale et à fermement contrecarrer les ingérences extérieures et les tentatives séparatistes d' »indépendance de Taïwan »», a déclaré Wu Qian, un porte-parole du ministère chinois de la Défense, après l’arrivée de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.

Nancy Pelosi est la plus haute responsable américaine élue à se rendre sur l’île en 25 ans. Son arrivée a été retransmise en direct sur la chaîne YouTube du ministère taïwanais des Affaires étrangères. La cheffe des députés américains a atterri ce mardi dans la soirée à l’aéroport de Songshan, où elle a été accueillie par Joseph Wu, le ministre taïwanais des Affaires étrangères.

« La visite de notre délégation à Taïwan honore l’engagement inébranlable de l’Amérique à soutenir la démocratie dynamique de Taïwan », a déclaré Nancy Pelosi à son arrivée sur l’île. « Notre visite est l’une des nombreuses délégations du Congrès à Taïwan et elle ne contredit en rien la politique de longue date des États-Unis. »

« Actions militaires ciblées »

Pékin a immédiatement réagi en dénonçant l’attitude « extrêmement dangereuse » des États-Unis qui ne cessent « de déformer, d’obscurcir et de vider de tout sens le principe d’une seule Chine, d’intensifier ses échanges officiels avec Taïwan et d’encourager les activités séparatistes « indépendantistes » de Taïwan ». Le ministère chinois de la Défense a annoncé dans la foulée des « actions militaires ciblées » afin de « défendre résolument la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale ».

Les autorités chinoises avaient, un peu plus tôt, mis en garde Washington contre une éventuelle venue de Nancy Pelosi à Taïwan, en prévenant que les États-Unis devraient « payer le prix de leur atteinte à la souveraineté et à la sécurité de la Chine ». « La partie américaine a trahi sa parole sur la question taïwanaise », a déploré dans un communiqué Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, en référence à l’engagement des États-Unis, depuis 1979, à n’avoir aucune relation officielle avec Taïwan.

La Chine estime que Taïwan, peuplée d’environ 23 millions d’habitants, est l’une de ses provinces qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949). Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d’autres pays.

Nancy Pelosi a rejoint Taïwan depuis la Malaisie, deuxième étape de sa tournée asiatique après Singapour. Selon le journal taïwanais Liberty Times, qui cite des sources anonymes, la dirigeante américaine doit rencontrer mercredi la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, bête noire de Pékin, car issue d’un parti indépendantiste.

Avec RFI

 

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