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Le président Macron propose une «autonomie» à la Corse

Emmanuel Macron

Le président français Emmanuel Macron est en visite en Corse pour deux jours depuis mercredi 27 septembre 2023. Jeudi, le chef de l’État y a notamment prononcé un discours très attendu devant l’Assemblée de Corse à Ajaccio : lors d’un « moment historique », selon ses mots, Emmanuel Macron a proposé d’accorder « une autonomie » à l’île, répondant aux atteintes des dirigeants nationalistes, qui réclament de longue date des compétences accrues.

Comme le président l’a lui-même qualifié, il s’agissait d’un « moment historique », avec des élus de l’Assemblée de Corse qui ont chaleureusement applaudi le président et se sont levés à l’issue de son discours. Car Emmanuel Macron a prononcé le mot tant attendu d’« autonomie » et une nouvelle étape va donc être franchie :

« Nous devons avancer, et il faut pour cela l’entrée de la Corse dans notre Constitution. Pour répondre au besoin de reconnaissance, éviter de nouvelles confrontations, allons au-delà des totems pour les uns, des tabous pour les autres. Au fond, ayons l’audace de bâtir une autonomie à la Corse dans la République. »

Un modèle sur mesure donc. Et pour mettre en œuvre ce processus, le chef de l’État a fixé une limite de « six mois » aux élus corses pour plancher sur un texte de révision constitutionnelle. Celui-ci donnerait une « autonomie » à l’île, mais en restant dans les limites de la République, pour que « cette étape permette d’ancrer pleinement la Corse dans la République et de reconnaître sa singularité ».

« Ce ne sera pas une autonomie contre l’État ni une autonomie sans l’État », selon les mots du président. Il a donc répondu aux deux attentes les plus fortes des Corses : le statut de résident et la co-officialité de la langue. Ces deux points cruciaux n’étaient pas négociables pour les élus autonomistes.

Cette révision constitutionnelle devra désormais être approuvée par le Parlement réuni en congrès. Une nouvelle étape à franchir, et pas la plus simple.

Sur le statut de résident et la co-officialité de la langue corse, le chef de l’État est resté très évasif. En résumé, le président a tendu la main aux revendications des élus corses, mais sans y céder complètement.

Les élus majoritairement favorables au discours de Macron

Cependant, Antoinette Maupertuis, présidente autonomiste de l’Assemblée de Corse, est confiante : « Satisfaite de ce discours, bien évidemment, même si on reste toujours prudent, mais la parole de l’État est portée ici par le président la République et je crois que c’est ce qui est le plus important. »

Pour Laurent Marcangeli, président du groupe Horizon à l’Assemblée et ancien maire d’Ajaccio, le délai de « six mois » donné par le président est tenable : « Maintenant, il nous appartient de rendre ce discours palpable par une production qui ne pourra s’effectuer que par la voie du consensus – le président l’a rappelé – et par la validation des Corses. Donc, c’est un discours qui nous engage, qui engage également l’État, et qui – je pense – engage l’avenir de la Corse. Donc, je suis pleinement satisfait par ce qui a été proposé. »

RFI

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