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Le président Tebboune en panne d’imagination ?

COMMENTAIRE

Le président Tebboune en panne d’imagination ?

Il est pour le moins curieux que les seules personnes qu’a rencontrées le président Tebboune sont celles-là même qui ont été dans les hautes sphères du pouvoir.

Décidément, l’horloge politique du locataire d’El Mouradia est réglée à l’envers. Sinon, comment et pourquoi le président Tebboune s’emploie à dialoguer avec les Benbitour, Rahabi, Taleb Ibrahimi, Mouloud Hamrouche ? Ils sont certes respectables. Mais tous sont curieusement d’anciens chefs de gouvernement et ministres dont l’âge canonique pour certains ne laisse pas le doute qu’ils représentent le passé.

Pour rester dans la logique de l’âge, Tebboune aurait pu pousser les portes de l’ancien prisonnier Lakhdar Bouregaâ et celles du très contestataires Ali Yahia Abdenour. A suivre ce premier casting, le président Tebboune ne veut pas prendre de risque à écouter des voix dissidentes n’ayant jamais fricoté avec le système.

Pourtant, ni l’expérience ni la légitimité n’attendent les années. Le mouvement de dissidence qui ferraille avec le pouvoir en place depuis 11 mois est constitué surtout de jeunes femmes et d’hommes qui revendiquent un autre paradigme pour la gouvernance. Un renouvellement en profondeur des hommes et des pratiques. Mais par ses choix, hélas, le président fait montre d’un mépris stratosphérique pour les forces vives de la dissidence.

Il va manifestement de ces rencontres avec certains caciques comme du gouvernement dont des noms de ministres demeurent au travers de la gorge de la rue algérienne. A l’image du vénérable Tayeb Zitouni qui jurait par Bouteflika, comme un prophète.

Il y a comme de l’improvisation dans l’action. Du coup par coup, comme pour meubler une activité présidentielle qui pêche par son manque de profondeur d’analyse. La machine peine à démarrer.

L’actualité présidentielle confine, dans le meilleur des cas, à l’improvisation permanente. Et dans le pire à la manipulation des symboles.

Le dialogue ? Un triangle des Bermudes qui engloutit tous ceux qui s’y essayent. En effet, on ne peut s’enorgueillir d’ouvrir les portes de la concertation tout en gardant celles des prisons fermées. La première des portes à ouvrir est celle qui empêche la liberté de s’exprimer de nombre de figures de la dissidence. C’est la première étape, tout le reste peut venir tout de suite après.

 

Auteur
Yacine K.

 




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