Coup de tonnerre politique en France. Invité du JT de 20h de TF1 ce lundi 25 août. Le premier secrétaire du Parti socialiste, a annoncé que les 66 députés socialistes et apparentés ne voteront pas la confiance au Premier ministre François Bayrou lors du scrutin prévu le 8 septembre à l’Assemblée nationale.
Cette prise de position du PS ferme fragilise encore davantage un exécutif déjà minoritaire et contesté. Elle rejoint celle prise déjà par LFI et le Rassemblement national.
« François Bayrou le sait très bien : nous ne voterons pas la confiance », a lancé Olivier Faure, en estimant que le chef du gouvernement a lui-même choisi d’anticiper sa chute. Selon le dirigeant socialiste, le budget présenté en juillet dernier « n’est soutenu par personne, ni à l’Assemblée, ni dans la rue, ni par le monde syndical ». Faure affirme que Bayrou a préféré convoquer ce vote de confiance afin de devancer une probable motion de censure qui aurait tôt ou tard emporté son gouvernement.
Depuis plusieurs semaines, François Bayrou est en difficulté. À l’Assemblée, il ne dispose que d’une majorité relative qui l’expose à chaque débat budgétaire. Dans le pays, la contestation syndicale s’est accrue après la présentation d’un projet de finances jugé injuste et déconnecté des réalités sociales. Cette double impasse, institutionnelle et sociale, a fini par convaincre l’opposition qu’un renversement n’était plus qu’une question de temps.
En refusant clairement de soutenir le Premier ministre, le Parti socialiste choisit de se placer dans l’opposition frontale. L’annonce d’Olivier Faure clarifie la ligne d’un parti qui ne veut en aucun cas apparaître comme un allié implicite d’un gouvernement affaibli. Pour la gauche, malgré ses divisions, cette fragilisation du pouvoir ouvre une fenêtre politique. Le PS espère ainsi se poser en alternative crédible, aux côtés des autres composantes de l’opposition.
Le scrutin du 8 septembre apparaît désormais comme un moment décisif. Pour François Bayrou, il pourrait s’agir d’un véritable référendum sur sa survie à Matignon. En cas de défaite, les scénarios sont multiples : recomposition gouvernementale, nomination d’un nouveau Premier ministre, voire dissolution de l’Assemblée. Dans tous les cas, la France s’apprête à entrer dans une zone d’incertitude politique majeure.
Djamal Guettala