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Le PT appelle à une assemblée nationale constituante

Dans un communiqué

Le PT appelle à une assemblée nationale constituante

Réuni en session ordinaire, le Secrétariat du bureau politique du Parti des travailleurs a abordé plusieurs questions liées à l’actualité nationale. Il a évalué l’état d’avancement de la campagne de collecte de signatures pour la convocation des élections pour une Assemblée nationale constituante qui se poursuit dans tout le pays.

Pour le SBP, la justesse de cette initiative se confirme chaque jour davantage par les différents évènements qui se déroulent dans notre pays.

Analysant les décisions du conseil des ministres du 6 juin 2018, le SBP s’est attardé sur l’annulation pure et simple des augmentations ahurissantes de taxes de délivrance de plusieurs pièces administratives et autres documents de voyage (CNI, PC, passeport) prévues dans l’avant-projet de loi de finances complémentaire 2018. Des mesures qui avaient suscité inquiétudes et colère chez les citoyens mais résolument défendues publiquement par le Premier ministre, ainsi qu’une nouvelle dotation budgétaire de 500 milliards de DA destinée à lever le gel sur plusieurs projets structurants dans le cadre de la politique d’austérité mise en œuvre dans le pays depuis 2015.

Pour les SBP, ces mesures positives montrent, une fois de plus, que lorsque la volonté politique existe il est possible d’apporter des solutions aux nombreux problèmes qui rongent le pays. Le SBP, qui enregistre positivement ces mesures, relève la persistance des contradictions qui minent l’exécutif depuis plusieurs mois et qui se sont exprimés sur de nombreux dossiers qui ont poussé la présidence de la république à intervenir pour recadrer le gouvernement (tamazight, PPP, concessionnaires automobiles, terres agricoles…). Le SBP enregistre également l’avancée notable s’inscrivant dans la voie de la prise en charge de la question amazigh par l’adoption d’un projet de loi organique qui vient de concrétiser la création de l’Académie algérienne de la langue amazighe.

Elle vient s’ajouter aux autres acquis enregistrés depuis la consécration de tamazight comme langue nationale et officielle lors de la révision de la constitution en 2016. Le SBP est revenu sur l’adoption, le 4 juin 2018, par la majorité des députés à l’APN de la loi organique régissant les lois de finance (LOLF) qu’il considère dangereuse institutionnalisant l’austérité et ligotant la souveraineté nationale par une nouvelle philosophie adoptée dans le processus d’élaboration des législations, en général, et des lois de finances, en particulier allant jusqu’à la remise en cause de la nature sociale de l’Etat.

Avec la LOLF les lois se feront non pas sur la base des besoins de la population et des différents secteurs mais sur la base d’«objectifs» préalablement établis dans le cadre du strict respect de la politique d’austérité arrêtée dans un plan triennal et ce quelles que soient les modifications des indicateurs économiques et financiers (prix du pétrole, recouvrement des impôts…). Cette loi empêchera les pouvoirs publics d’agir en toute circonstance pour l’amélioration des conditions de vie de la population sous prétexte de déficit budgétaire provoqué justement par les différentes exonérations accordées au secteur privé sans aucun bilan et en l’absence totale de contrôle dans la gestion des affaires publiques.

Le SBP exprime son désapprobation profonde de la légalisation du financement public du secteur privé prévu dans la LOLF qui va accentuer le phénomène de la prédation et du pillage des fonds publics.

Bien que la disposition de la loi de finances 2016 qui permettait au ministre des finances de confisquer les prérogatives de L’APN et du Président de la république a été abrogée par la commission des finances suite un amendement présenté par les députés du PT, le SBP considère que la LOLF porte atteinte à la souveraineté populaire car ligotant les pouvoirs du parlement et ce par-delà la nature des institutions élues dans notre pays.

Abordant la situation socioéconomique, le SBP exprime interrogations et inquiétudes suite aux déclarations du PDG de Sonatrach qui, après avoir défendu l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil, a révélé qu’un bureau d’étude américain était chargé de préparer une loi sur les hydrocarbures de manière à la rendre plus attractive pour les multinationales américaines.

Cette annonce constitue une provocation et une insulte aux compétences nationales en la matière. Cette procédure rappelle la loi scélérate de Chakib Khellil, combattue par le PT, qui a eu recours à un autre bureau d’études américain en 2005 pour élaborer cette loi faite pour servir les intérêts exclusifs des multinationales américaines, menaçant par là l’existence de Sonatrach, et même a failli dessaisir l’Etat algérien de la souveraineté sur les hydrocarbures et que le Président de la république a gelée avant de proposer une autre loi annulant le contenu de la loi Khellil. S’agissant d’un secteur névralgique pour la nation et directement lié à la souveraineté nationale, le SBP réitère son attachement viscéral à la nationalisation des hydrocarbures qui a permis de réaliser des avancées spectaculaires dans le domaine du développement du pays dans tous les domaines.

Enfin le SBP exprime ses préoccupations devant l’enlisement du conflit qui oppose les médecins résidents aux pouvoirs publics qui plongent le secteur public de la santé dans une situation insoutenable pour les professionnels de santé et causant des préjudices aux malades. Il appelle à la poursuite du dialogue et des négociations pour sortir de cette impasse.

Par ailleurs, le SBP, prenant connaissance de l’appel du fondateur du MAK à la constitution de milices armées en Kabylie, considère que ce mouvement vient de franchir un pas qualitatif dans son œuvre visant à disloquer la nation algérienne et qu’il confirme par-là que sa démarche est au service des grandes puissances qui agissent partout pour la destruction des Etats/nations pour s’approprier leurs richesses.

Le SBP constate que cette grave évolution de ce mouvement intervient au moment où ce mouvement connaît un net recul conséquemment aux avancées enregistrées dans le règlement de la question amazigh (constitutionnalisation de tamazight comme langue officielle, Yennayer, l’Académie…).

A la fin des travaux de sa réunion, le SBP a abordé la tragédie qui vient de frapper le peuple tunisien frère après la mort et la disparition de plus d’une centaine de jeunes harraga fuyant le pays ravagé par une crise sociale aiguë. IL présente ses sincères condoléances au peuple tunisien et l’assure de son soutien indéfectible en cette douloureuse circonstance.

Le SBP qui partage la douleur immense des familles des disparus qui ont exprimé leur colère et porté la responsabilité de ce drame aux autorités tunisiennes qui ont mené des politiques anti-sociales, rappelle que les mêmes causes provoquent la même tragédie dans notre pays qui a connu un regain inquiétant de nombre de candidats à l’immigration clandestine et son lot de noyés en méditerranée en relation directe avec la politique d’austérité en vigueur dans notre pays depuis 2015.

Le Secrétariat du Bureau Politique

Alger, le 06/06/2018

 




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