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Le RCD appelle à une mobilisation nationale pour une transition démocratique

Hirak

À la veille de la commémoration du 14 juin 2001, date emblématique du Printemps noir, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a tenu une réunion de son Secrétariat national à Alger, marquée par un ton résolument critique et un appel à une large mobilisation citoyenne pour un changement démocratique profond.

Dans un communiqué dense et sans équivoque, le parti revient d’abord sur la signification historique du 14 juin, qu’il qualifie de « serment politique », soulignant sa volonté de rester fidèle aux idéaux portés par les martyrs du Printemps noir. « Ce n’est pas seulement un devoir de mémoire », affirme le texte, « c’est une exigence politique face à ceux qui veulent institutionnaliser l’oubli et l’impunité ».

Une offensive tous azimuts contre le pouvoir

Le RCD dresse un constat sévère de la situation actuelle du pays. Sur le plan économique, il dénonce l’« opacité des choix » et une gouvernance fondée sur « la peur » et l’« arbitraire judiciaire ». L’exemple de la revalorisation non appliquée de l’allocation touristique est cité comme révélateur du « gouffre entre les effets d’annonce et la réalité vécue ».

Le parti s’alarme aussi de la nouvelle loi minière, adoptée sans débat public dans un « parlement verrouillé », la qualifiant de menace directe à la souveraineté économique nationale. Il exige l’ouverture d’une concertation nationale sur ce dossier stratégique.

Sur le front social, le communiqué évoque une inflation galopante, une précarité croissante et un pouvoir d’achat en chute libre. Face à ce marasme, le RCD accuse le gouvernement de se contenter de « rustines inefficaces » et de réponses « démagogiques ». L’exil, ajoute-t-il, devient une échappatoire pour une jeunesse « dépossédée d’avenir ».

Une offensive diplomatique incohérente

Le RCD pointe aussi l’absence de vision stratégique sur le plan diplomatique, dans un contexte régional instable, notamment au Sahel. Il critique des relations internationales mal gérées, « ambiguës » avec certains partenaires comme la Turquie ou les Émirats arabes unis, et appelle à une refonte de la posture diplomatique de l’Algérie.

À l’international, le parti dénonce avec force « la guerre d’extermination menée par Israël contre le peuple palestinien » et l’inaction des États arabes. Il appelle à une paix juste basée sur le respect du droit international.

Mobilisation citoyenne et réaffirmation des principes

Le parti ne se limite pas au constat. Il appelle à une « refondation démocratique » et lance un appel solennel à l’ensemble des forces vives du pays : jeunesse, intellectuels, avocats, journalistes, syndicalistes… L’objectif : une transition démocratique « claire dans ses objectifs, transparente dans sa méthode, et inclusive dans sa dynamique ».

Enfin, le RCD réaffirme sa fidélité à ses principes. Il se veut « libre, indépendant » et enraciné dans les luttes démocratiques, refusant toute compromission avec des groupes d’intérêts occultes ou des officines. « Le RCD, conclut le communiqué, restera aux côtés de celles et ceux qui se battent pour une Algérie libre, plurielle, sociale et démocratique ».

La rédaction

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