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Le RCD et la boussole du pouvoir

Tebboune

Comment ne pas rebondir sur l’envolée du RCD qui vient de découvrir que le pouvoir naviguait à vue ? Depuis quand nos gouvernants naviguent-ils vers un cap précis ?

Comme le pulsar, Abdelmadjid Tebboune constitue désormais le repère majeur de la cartographie politique militaro-FLiN-tox. Quand tout semble chaotique et incontrôlable pour la petite famille, on fait appel au Président pour débiter les inepties habituelles sur un ton d’aplomb et de culot à désarçonner Machiavel himself. Jugez-en, par cette merveilleuse perle, une parmi tant d’autres : pour décourager nos médecins de prendre la poudre d’escampette, Tebboune promet un logement et de leur doubler leurs honoraires. Rien que ça !

RCD : le pouvoir navigue à vue, il n’a pas de cap

Mais à quoi d’autre peut-on s’attendre de la part de nos dirigeants sinon au flot d’inepties habituel, débité sans gêne ni retenue ? Cela rappelle une envolée politique d’Ahmed Ouyahia. En 2011-2012, au plus fort des tumultueux printemps arabes, Ouyahia n’avait-il pas poussé le ridicule jusqu’à user de formules dont lui seul en avait le secret, avec une désinvolture dont lui seul est capable, en énonçant sans sourciller et avec un air des plus narquois : « l’Algérie ne connaît pas de crise politique mais plutôt des crises sociales qui ne nécessitent pas changement de système politique » ?

Sans « mars », et voilà que ça repart !

Est-il besoin de se torturer les méninges outre mesure sur les coulisses obscures du Pouvoir et tenter de décoder les motivations sous-jacentes au retour des mêmes recettes insipides ? puisqu’il s’agit d’un phénomène naturel périodique incontrôlable mais dont les commandants de bords du bateau Algérie se servent, à tort et à travers, pour tenter de redresser la barre, alors qu’ils ne font que naviguer à vue, une vue de vieux séniles, sans la moindre boussole, se contentant de «prier Dieu le tout-puissant».

D’ailleurs, nos dirigeants invoquent souvent Dieu, mais leurs envolées retentissent de tant de vilénie qu’il se sont tous rasé la moustache pour se démarquer de ce symbole de la dignité amazigh ancestrale que les vieux de nos villages menaçaient d’arracher si jamais le moindre signe de déshonneur se profilait dans le périmètre sacré de l’honneur familial.

Mais parlez-moi d’honneur au sommet !

Que reste-t-il de la sagesse et de la harma d’antan avec de tels schtroumpfs au sommet de l’État ? Pas grand-chose, sinon un immense fatras de vieillards sans éclat ni joie. Et comme toujours, la France viendra tôt ou tard fredonner aux oreilles d’une jeune nation désabusée, qu’en Algérie « tout va très bien madame la Marquise », avant de nous servir l’amitié, l’attachement et la bienveillance habituelles des dirigeants français, sous l’œil averti et déridé de nos maîtres d’Alger, secondés par ses nombreux valets, le sommet du pouvoir en premier, pendant que la Méditerranée continuera d’avaler une jeunesse désespérée.

Force est de constater qu’à l’heure du GPS, nos dirigeants ne possèdent même pas de boussole magnétique, utilisée par Christophe Colomb pour découvrit l’Amérique.

Kacem Madani

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