Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a vivement condamné, dans un communiqué diffusé ce jour, le refus d’autorisation opposé à l’organisation d’une journée d’étude sur le patrimoine à Batna.
L’événement, préparé de longue date par des militants et sympathisants du parti engagés dans la défense de la mémoire collective, s’est heurté à un blocage que le RCD qualifie d’ « arbitraire » et révélateur d’une « confusion entre service public et contrôle politique ».
Le parti dénonce le prétexte avancé par les autorités locales, évoquant une « nécessité de service » soudaine rendant les salles « indisponibles ». Pour le RCD, cet argument ne fait que masquer une « manipulation manifeste ».
Le communiqué relate un enchaînement d’événements jugé suspect : une réservation initiale de salle qui aurait été brusquement annulée sans préavis ni justification légale, suivie d’une tentative de dissimulation derrière une « pseudo ‘nécessité de service' ».
Face à ce qu’il considère comme un « déni de droit flagrant », le RCD exprime sa profonde préoccupation quant à l’attitude des autorités. « À l’heure où les menaces pesant sur notre patrimoine matériel et immatériel sont immenses, les autorités choisissent le silence et la censure plutôt que le débat, la sensibilisation et l’action collective », déplore le parti.
Il critique une « Algérie de la mobilisation générale » qui ne tolérerait que les voix alignées sur le discours officiel, muselant toute initiative citoyenne autonome et toute critique.
Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie réaffirme avec force sa détermination à organiser cette journée d’étude à Batna « dans les meilleurs délais ». Il souligne que « l’histoire, la culture et la mémoire des Algériennes et des Algériens n’appartiennent pas à l’administration » et qu’elles « méritent mieux que le mépris et l’interdit ».
Ce nouvel incident met en lumière, selon le RCD, les difficultés rencontrées par les acteurs de la société civile et les partis d’opposition pour organiser des événements et exprimer librement leurs opinions sur des sujets d’intérêt public. La question de la préservation du patrimoine, pourtant un enjeu national, se retrouve ainsi au cœur d’une polémique dénonçant un climat de restriction des libertés.
La rédaction