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Le RCD s’oppose aux lois jugées liberticides et appelle à la résistance démocratique 

RCD

Photo RCD.

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), lors de sa réunion du 9 mai à El-Biar, a tiré la sonnette d’alarme quant à la situation critique que traverse l’Algérie sur les plans politique, économique et social. Le parti a réaffirmé avec force sa détermination à résister à ce qu’il considère comme un pouvoir autoritaire et a lancé un appel pressant aux forces vives de la nation pour s’unir autour d’une alternative démocratique.

Sur le plan interne, le RCD s’est félicité de la dynamique positive de ses campagnes d’adhésion à travers le pays, y voyant un signe encourageant de l’engagement citoyen en faveur d’un projet de changement. Le succès des récentes rencontres de proximité, notamment à Sidi Aïch, témoigne, selon le parti, d’un ancrage croissant au sein de la société algérienne.

Le RCD continue également de renforcer ses liens avec la diaspora, prévoyant deux conférences publiques au Canada, à Montréal le 10 mai et à Ottawa le 17 mai. Cette initiative vise à élargir le débat démocratique au-delà des frontières nationales et à consolider les liens avec les Algériens de l’étranger.

Le parti a annoncé la tenue d’un meeting à Alger le 24 mai, tout en dénonçant le silence des autorités face à ses trois demandes officielles d’obtention d’une salle. Le RCD interprète ce silence comme une nouvelle manifestation de la politique de verrouillage imposée par le régime en place.

Au cœur de son analyse politique, le RCD critique vivement une gouvernance qu’il qualifie de répressive, marquée par la restriction des libertés fondamentales et l’exclusion. Il exprime une vive inquiétude quant aux menaces pesant sur l’unité nationale, citant notamment les propos récents d’un « prétendu historien » accusé de révisionnisme et de négation de l’amazighité, valeurs considérées comme fondamentales pour l’identité algérienne.

La situation économique n’est pas épargnée par les critiques du RCD, qui dénonce une inflation galopante, une érosion significative du pouvoir d’achat et des politiques gouvernementales jugées inefficaces, voire populistes, à l’image de la récente annonce d’importation de moutons pour l’Aïd. Le manque de perspectives claires, exacerbé par la baisse des prix du pétrole, suscite de profondes inquiétudes quant à la stabilité macroéconomique du pays.

Le RCD a également marqué le mois de mai en rendant un hommage solennel aux victimes des massacres du 8 mai 1945, soulignant que la souveraineté nationale est indissociable de la souveraineté populaire. Dans cette perspective, le parti critique l’opacité de la politique étrangère algérienne et met en garde contre les menaces sécuritaires à ses frontières, notamment la présence de forces étrangères dans les pays voisins.

Un point central de la mobilisation du RCD réside dans sa ferme opposition à deux textes législatifs en cours : la loi sur la mobilisation générale, qu’il juge particulièrement inquiétante dans le contexte actuel, et le projet de réforme du code de procédure pénale, qui, selon lui, porte gravement atteinte au droit à la défense.

Dans un appel vibrant à la mobilisation, le RCD exhorte les citoyens, les forces politiques et la société civile à rejeter la résignation et à unir leurs efforts pour construire une alternative démocratique, sociale et véritablement souveraine pour l’Algérie. Dans une scène politique formolisée et vassalisée, ce parti est le dernier à tenir un langage d’opposant et porter la voix du fait accompli autoritaire imposé par le régime. C’est dire que tout n’est pas totalement perdu face au désordre rompant.

Samia Naït Iqbal

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