Une nouvelle fois, les autorités algériennes annulent la visite du Rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit d’association, d’organisation et de réunion. Prévue à partir d’aujourd’hui, 12 septembre jusqu’au 18 de ce mois, cette visite est reportée à 2023 sur décision unilatérale d’Alger.
Un énième report qui illustre parfaitement la politique de mépris adoptée par le régime algérien à l’encontre des institutions onusiennes et du droit international.
Le groupe Action-Détenus dénonce et condamne cette volonté permanente des autorités algériennes à vouloir entraver les missions des institutions internationales dans leur exercice d’évaluation de l’état d’application des conventions et pactes internationaux ratifiés par l’Algérie.
A travers ce nouveau report de la visite du Rapporteur Spécial des Nations-Unies, le pouvoir algérien confirme sa volonté d’enfermer la société algérienne dans une spirale répressive faite de violences, d’arrestations, d’emprisonnement et d’intimidations. Des pratiques que le pouvoir politico-militaire algérien a érigé en constantes depuis l’indépendance et qui se sont fortement aggravées ces trois dernières années pour venir à bout de la révolte populaire, « le Hirak ».
Avec ce bafouement du droit international et sa défiance des organisations onusiennes, le régime algérien démontre son intention d’imposer un huis-clos dans lequel il mène une entreprise de répression et d’instauration d’un climat de terreur sans précédent contre le peuple algérien et affirme sa volonté d’annihiler toutes les voies de contestation pacifiques qui usent du droit et des libertés.
Action-Détenus rappelle que des centaines de détenus d’opinion croupissent dans les prisons algériennes et que plus d’un millier de citoyens, de militants, de journalistes, de syndicalistes et d’universitaires ont été incarcérés pour leurs opinions au cours de ces trois dernières années.
Le Rapporteur spécial aurait constaté que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié souverainement par l’Algérie en 1989 n’est aucunement respecté : le droit de réunion subit l’arbitraire, les manifestations sont interdites et des associations de la société civile ainsi que des partis politiques sont entravés dans leurs activités, harcelés judiciairement, voire destinataires de décisions de dissolution.
Il est à noter que des défenseurs des droits humains dont le vice-président de la Ligue algérienne de Défense des Droits de l’Homme (LADDH) se sont vus refuser le droit de voyager pour assister à des réunions internationales traitant des droits humains et sont actuellement poursuivis par le pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme.
Action-Détenus alerte l’opinion internationale sur la grave dégradation de l’état des libertés individuelles et collectives en Algérie et en appelle à toutes les consciences pour lutter contre la poursuite de cette logique répressive infernale en lien avec la dérive dictatoriale du régime actuel en Algérie.
Le 11 septembre 2022
Groupe Actions-Détenus