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mardi 15 juillet 2025
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Le règne de M. Tebboune ou l’art d’emmurer un pays !

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Il flotte sur l’Algérie comme une brume d’anesthésie. Une paralysie non pas due à la canicule mais au règne crépusculaire de Tebboune et ses acolytes.

Cette torpeur est savamment organisée et entretenue par le pouvoir, dans laquelle l’absurde côtoie l’arbitraire, et où le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune règne non pas en chef d’État, mais en gardien d’une citadelle qui s’effrite.

Officiellement, il est le président du « nouvel Algérie ». Mais pas seulement. Il est l’intendant d’un système aussi vieux que fossilisé, recyclant les routines autoritaires avec la régularité d’un métronome soviétique. Son mandat, commencé dans l’ombre des manifestations du Hirak, s’est mué en une suite de purges feutrées, d’arrestations absurdes et de discours qui sentent la naphtaline. Un pouvoir qui jette la jeunesse en prison, emmure les voix libres et promeut le troisième âge aux plus éminents postes.

Redisons-le pour les oublieux. En Algérie, l’arbitraire n’est pas une simple dérive : c’est une méthode de gouvernement. Rien ne doit être banal dans l’Algérie de la Soummam.

On arrête des journalistes pour avoir tweeté, on jette des militants en prison pour avoir marché. On embastille des universitaires, des avocats, des opposants … On censure, on harcèle, on fait taire, mais toujours avec le sourire d’un pouvoir qui vous explique que « la démocratie avance ». Elle avance, oui, mais dans une impasse. L’irréparable est devant nous.

Au risque de déplaire, rappelons cette autre vérité : Tebboune gouverne à coup d’oukases, de décisions improvisées – la dernière preuve : la fumeuse allocation touristique -, comme un homme qui distribuerait des rustines sur un radeau troué. Il parle d’économie, de réalisations pharaoniques pendant que les jeunes et les moins fuient par milliers. Ceux qui restent n’ont pour seul horizon que cette Europe que brocarde une presse aux ordres. Tebboune et Chanegriha brandissent la souveraineté alors que le pays dépend de ses importations.

Fabuliste en diable, Abdelmadjid Tebboune multiplie les grandes promesses comme un illusionniste distrait, oubliant à chaque discours ce qu’il avait promis la veille. Le logement ? Une priorité depuis 2020.

L’agriculture ? Stratégiquement vitale depuis l’époque antédiluvienne de Boumediene mais toujours en attente de lancement. L’investissement étranger ? Une symphonie qu’on rejoue à chaque forum en costume-cravate, pendant que les entrepreneurs algériens croulent sous la corruption, le clientélisme et un système bancaire hors d’usage.

Quant à la justice, elle a fini par se prendre les pieds dans sa propre robe. On y juge des opposants sans preuves mais avec zèle, on y condamne des manifestants pour avoir crié « État civil, non militaire ». Un écrivain de 80 ans, Boualem Sansal, condamné à 5 ans de prison, un autre écrivain, Kamel Daoud, est recherché par la justice, un ancien président de la JSK lui aussi embastillé parce que trop amoureux de sa région, la Kabylie…

Pendant ce temps, les oligarques recyclés et autres clientèles népotiques sirotent leurs cafés et leur whiskies à Hydra en feignant l’amnésie et la paix retrouvée.

Tebboune, en bon produit du sérail, n’a pas changé le système. Il l’a resservi avec des rideaux neufs ou presque. Il a troqué les bottes contre les mocassins, mais la main reste aussi lourde. Derrière chaque réforme annoncée, il y a un juge prêt à sévir, un ministre prêt à plier, un wali prêt à obéir, un journaliste disposé à tresser les lauriers aux locataires d’El Mouradia.

Tout va bien en Algérie… Les 250 détenus d’opinion qui croupissent dans l’ombre poisseuse des prisons sont une inventions des défenseurs des droits humains, des ennemis de l’Algérie, si l’on en croit la propagande officielle… Et pourtant.

L’Algérie de 2025 ressemble à un théâtre fermé au public, où les acteurs répètent seuls dans le noir une pièce que plus personne ne veut voir. Le peuple ? Spectateur lassé, entre cynisme et résignation. Les jeunes ? En partance vers d’autres rives. La société ? En état de veille, comme si elle attendait que le rideau tombe enfin sur ce pouvoir qui joue à se survivre.

A 80 ans, Tebboune ne gouverne pas : il gère une panne historique. Et pendant que le pouvoir continue de parler en boucle à sa propre image, l’Algérie s’éloigne, doucement mais sûrement, d’elle-même. Des valeurs de la Soummam et du serment fait par les moudjahidine dans les montagnes et les refuges pendant les années de feu.

Rabah Aït Abache

Cette chronique est dédiée à tous les détenus d’opinion et aux emmurés du système.

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5 Commentaires

  1. Jamais on a eu de tels fascistes à la tete de l’armée et de l’Etat. Jamais le pays n’a été aussi verrouillé, fermé. Je regarde chaque loi non pas comme une nouvelle loi mais comme le règlement d’une prison. Teboune est fou, mythomane, caractériel; psychorigide… tout ce qu’il faut pour mener un pays à la guerre et à la destruction. Nous n’avons plus que des ennemis. Nos alliés historiques : la Chine et la Russie nous tournent le dos. Teboune et Chengriha doivent des explications aux algériens et aux algériennes. La quasi rupture avec la Russie ce n’est pas rien. Teboune et Chengriha doivent changer de politique. Les purges à la tête de l’armée ce n’est pas rien non plus : plus de deux cent officiers supérieurs en prison, jugés dans la plus grande opacité. Nous devons nuos soulever à nouveau avant qu’il ne sit trop tard. Nous avons deux personnes à la tête de l’Etat et de l’armée qui ont 80 ans chacun. 80 ans et ils se permettent de prendre des décisions, d’adopter une politique qui engage l’avenir d’une population dont la moitié à moins de 29 ans. On ne peut pas laisser ces deux vieux fous engager dans des aventures suicidaires nos enfants et nos petits enfants

  2. Je ne comprends rien et je pense que soit Tebboune est débile soit comme la rue le dit, il n’a aucun pouvoir de décision. Au lieu d’arrêter d’infantiliser le peuple et de lui dire la vérité toute la vérité.La rente pétrolière ne va pas durer éternellement, cette rente qui couvre tous les avatars de la mauvaise gouvernance « aboubri ». Le peuple algérien est majeur et vacciné, il n’a pas besoin d’assistanat et il l’a prouvé. Mais malheureusement c’est lui qui paie les fautes de la mauvaise gouvernance de dirigeants incompétents qui se maintiennent au pouvoir par la force, l’intox et la religion la plus rétrograde. Jusqu’à quand?

    • Comme vous le dites lorsque la rente pétrolière commencera à s’étioler l’Algérie connaitra des jours sombres car rien n’aura été anticipé ,mais ceux qui nous auront mis dans cette situation ne seront plus là pour rendre des comptes au peuple ,quant à leurs descendants ils profiteront d’une vie agréable à l’étranger (notamment en France qu’ils aiment tant faire détester aux Algériens la rendant responsable de tous les malheurs du monde) ou leur famille aura placé l’argent qu’ils auront volé au pays pour assurer le futur de leur progéniture

      • A ces Messieurs du LMDZ ouvrir ses colonnes à l’infos et au débats (si débats il y a… ya Sidi on ne demande pas la lune pour des débats D’IDÉES ) .Mais faire dans l’enfumage systématique révèle une velléité assumée d’éviter de faire grincer les dents au « palais » …! Dire que notre pays c’est tebboune convoque la question de LÉGITIMITÉ..! OR et d’Ailleurs n’est-il ou n’est -ce pas que nous avons scandé à tue-tête (90 % des citoyen-ne-s) que tebboune MZAWER djabouh el3asker…Dire que monsieur 5% emmure le pays c’est DIRE tout HAUT que l’ALGERIE est tenue d’une main de fer par un QUARTERON de BIDASSES …CQFD et CQFSAP…

  3. En fait. Ce durcissement inédit de la dictature militaro islamiste s »explique par le fossé géant entre les aspirations du peuple algérien et les aspirations de ceux qui ont confisqué le pouvoir. Plus le fossé s’agrandit et devient infranchissable, plus les militaires serrent la dictature. Plus les algériens veulent s’ouvrir au monde, plus les généraux verroujillent le pays. Tout doit rester sous leur controle. Ils préféreront voir le pays détruit plutôt que de le démocratiser. Ils prétendent protéger l’Algérie mais en rélité Teboune et Chengriha attirent, créeent et provoquent les dangers et les menacent sur l’Algérie. Teboune et Chengriha doivent partir, l’Algérie doit se démocratiser sinon on va à la destruction. Les algériens ne veulent pas de ce fou de Teboune qui se prend pour Kadafi et Saddam Hussein. Les algériens ne veulent pas de ce chef d’Etat major qui bombe le torse pour mieux cacher à quel point les budgets de l’armée ont été détourné et pillé. Les algériens veulent vivre en paix avec le monde entier et surtout avec les pays occidentaux. Les algériens veulent que leur pays s’ouvre réellement au monde. Les algériens veulent que l’armée cesse de saccager toutes les chances que le bon dieu leur a donné. Les algériens veulent un Zeroual, un Chadli Bendjedid. On ne veut pas de Teboune le fou, le médiocre, le mythomane, le déséquilibré !

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