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Le RPK appelle à l’autonomie et à un statut particulier pour la Kabylie

Après la reconnaissance officielle de Yennayer

Le RPK appelle à l’autonomie et à un statut particulier pour la Kabylie

« A l’issue de la réunion de son  Bureau Exécutif, tenue le 30/12/2017 à Taqerboust (Bouira), dans laquelle a été traitée en première lecture l’Avant-projet des Statuts en perspective  de la tenue de ses assises, le RPK a rendu la déclaration suivante sur les questions ayant marqué  l’actualité ces dernières semaines:

Dans le dur chemin pour la réappropriation de l’identité amazighe, la jeunesse kabyle de 2017 vient d’ajouter un jalon historique à  celui posé au prix de grands sacrifices par les différentes générations de militants berbéristes qui ont marqué l’histoire de la lutte pour la reconnaissance de l’identité amazigh depuis 1949. Grâce à sa mobilisation massive, ayant transcendé les différences politiques, notre jeunesse  a réussi  à infléchir le pouvoir  sans répondre aux provocations qui voulaient arrimer leur action vers la violence, notamment dans la wilaya de Bouira.

La reconnaissance officielle de Yennayer, fête du nouvel an amazigh,   comme journée chômée et payée, est une victoire indéniable pour les militants de la cause amazighe et en cette circonstance, une pensée émue  va à ceux qui ont porté le rêve de sa consécration mais qui, malheureusement, ne sont plus parmi nous. Cette avancée est à inscrire à l’actif de  l’Algérie plurielle qui doit accentuer le  travail de réconciliation avec son histoire et son identité plusieurs fois millénaire. Nul doute, cette onde bénéfique, par l’écho qu’elle suscitera, se propagera bientôt dans tous les pays de l’Afrique du Nord.

Dans le dernier conseil des ministres, il a été fait aussi part de l’engagement de l’Etat de procéder à la création de   l’Académie  de la langue amazighe. Cette décision, que nous enregistrons comme une reconnaissance de la légitimité de nos revendications, commande l’implication  de l’ensemble des compétences dans le domaine et de la société civile pour que  soit accordée l’autonomie totale à cette nouvelle institution. En effet, comme toutes les académies dans le monde, il est impératif que celle-ci  soit indépendante de toute tutelle politique. Seuls les critères scientifiques doivent présider à son fonctionnement et à l’élaboration de ses objectifs.

Le RPK exhorte l’ensemble des scientifiques, dans le domaine amazigh, ici ou l’étranger, à se rassembler pour définir une démarche stratégique de développement de la langue amazighe qui doit nécessairement intégrer la réalité sociolinguistique de l’Algérie. Certes, la généralisation et l’enseignement obligatoire de tamazight doit rester toujours un objectif à atteindre, et ce pour imprégner chaque Algérien de sa dimension amazighe, mais aujourd’hui la priorité doit être accordée à la sauvegarde et au développement des variantes linguistiques amazighes. Car si la future loi met en œuvre une politique uniciste et ne tient pas compte  de la réalité de la diversité réelle des aires linguistiques et de droits collectifs des locuteurs à vivre pleinement d’abord dans leur langue propre, il y aura fatalement une langue dominante, et  c’est la langue amazighe qui continuera à être minorée et cantonnée dans une rôle de langue symbolique  et de patrimoine. L’autonomie linguistique dans les régions amazighophones doit être consacrée, et comme nous le soutenons, en Kabylie, cette autonomie doit être intégrée dans un cadre juridique et institutionnelle plus large : un statut politique particulier avec un Gouvernement et un Parlement régional.

Toute la problématique du plurilinguisme en Algérie renvoie de fait à la question fondamentale de la nature de la Nation. Une communauté de destin ne sera possible et ne se construira que sur le respect et la reconnaissance de la pluralité des langues et des cultures des communautés ou peuples qui constituent la nation algérienne. »

P/ Le RPK

Le Coordinateur, Hamou Boumedine

 

 




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