Jeudi 7 mai 2020
Le temps des « foutouhates » (conquêtes musulmanes) et de l’infanterie est révolu !
L’après-pandémie du Covid-19 est le sujet qui occupe aujourd’hui l’ensemble des rédactions des journaux du monde. Chaque jour paraît une multitude d’éditoriaux qui s’interrogent et projettent ce que serait le monde de demain, après le constat d’une mondialisation mise en échec par un simple virus.
Malgré le nombre relativement réduit de décès à ce jour dans le monde (260 000 morts), comparés aux 50 millions de la grippe espagnole en 1918-1919, à la grippe de Chine en 1957 et celle de Hong Kong en 1968-1969 qui ont fait plus de 1,5 million de morts, le monde de l’économie semble déstabilisé par les politiques de confinement et d’arrêt partiel de la production ; il peine à affronter la récession annoncée.
Tous les laboratoires d’économie et institutions financières du monde planchent pour développer des modèles de prédiction et proposer des réponses adéquates afin d’organiser la relance et d’amortir les effets de cette crise.
On peut dire que pour une fois, l’intelligence humaine du monde est mobilisée, à des degrés divers, pour trouver des solutions aux niveaux national et régional, dans le cadre bien évidemment d’une concurrence féroce entre les puissances dominantes (USA, Chine, UE, …). La guerre actuelle sur les prix du baril de pétrole est l’un des aspects le plus visible.
A la marge… les prieurs de garages, de terrasses !
Dans cette ambiance de compétition mondiale, il subsiste pourtant des courants de pensée et de comportements passéistes qui s’accrochent aux mythes de l’histoire. Pendant que les pays redoublent d’intelligence en imposant des contraintes de confinement et une mobilisation sanitaire pour affronter la pandémie, certains de nos concitoyens, abreuvés au délire de l’islamisme, refusent d’appliquer les consignes de protection et de distanciation sociale. Les images révoltantes des prieurs de garages, de terrasses et de caves sont un déni de réalité manifeste.
Contrairement au mythe des ‘’fous de Dieux’’ consacrés dans les années 1990, ces gens ne sont ni des fous, ni des naïfs. Ce sont des militants qui avancent dans leur idéologie politico-religieuse quelle qu’en soit l’adversité. Cette pandémie met à nu leur vision erronée du monde et de l’humanité.
Cette volonté affichée de se retrouver pour prier ensemble, malgré les interdictions officielles, dans des lieux non aménagés et clandestins, est une attitude guerrière qui vient du fond des âges, de la période des conquêtes des territoires pour leur islamisation / colonisation (« foutouhates ») au profit des régnants de Damas. Ils se comportent en soldats et non en fidèles d’une religion.
Ceci est la différence fondamentale entre un musulman pratiquant, qui fait ses prières où il peut, après ses occupations et qui respecte les consignes de confinement, et l’islamiste qui considère la prière comme une réunion périodique obligatoire du parti. Dans cette optique, la mise en danger de sa vie et de celle des siens est secondaire, et passe par pertes et profits.
Cette hargne de se retrouver ensemble pour marquer la solidarité du groupe est d’abord une dissidence par rapport aux lois de l’État et une menace envers ceux qui ne sont pas avec eux. Il s’agit de montrer sa puissance en permanence pour imposer ensuite sa propre loi, après sa prise du pouvoir.
La logique de recherche du nombre pour impressionner, l’accoutrement et la ferveur externalisée constituent des indicateurs des guerres médiévales de l’infanterie. Le mental et la psychologie de nos islamistes sont encore à cette étape de l’histoire du monde.
Le temps des rassemblements et des prières de rue
Il y a un précédent. Dans les années 1990, on ne comprenait pas pourquoi les militants islamistes dans les grandes villes se donnaient rendez-vous chaque vendredi pour prier dans une mosquée, et le vendredi suivant dans une autre, et ainsi de suite. C’était toujours des démonstrations de forces, pour menacer ceux qui s’opposent à eux et ramener vers eux les indécis et ceux qui se soumettent à leur force supposée. Il y a des milliers de témoins, revenus de cette folie extrémiste, qui racontent comment ils s’appelaient dans la semaine pour organiser les transports et se retrouver dans telle ou telle mosquée, à Bachdjarah, Kouba, Bab El Oued ou El Biar.
Dans ces rassemblements, la visibilité du nombre pour impressionner le quartier est un paramètre fondamental. On remplit d’abord les environs de la mosquée, bloquer les rues adjacentes le plus loin possible, gêner la circulation et humilier les quelques agents de police présents dans le quartier, puis, si nécessaire, remplir l’intérieur de la mosquée. Ainsi, on inverse le processus logique de débordement mondialement défini (1), pour les besoins de la cause.
Cette folie fascisante a fait quelque 300 000 morts et disparus, vidé des villages entiers dans les Aurès, l’Ouarsenis, le mont Blidéen, etc. et traumatisé le pays.
Aujourd’hui, la menace n’est pas la capacité de nuisance de ces forces islamistes marginales largement débusquées par la société algérienne dans ce mouvement populaire exemplaire (Hirak), mais elle est au sein du système politique qui agit dans le but de neutraliser les forces du changement qui visent la modernisation de la société et la démocratisation réelle de l’État.
Les arrestations arbitraires et les emprisonnements en cours n’ont pas d’autre signification.
Aumer U Lamara, physicien, écrivain
Notes :
(1) Débordement : lorsque le contenu dépasse la capacité du contenant, il déborde vers l’extérieur (ex. le lait bouilli déborde de la casserole, la foule déborde du stade trop rempli, etc.). Il n’existe pas de concept de ‘’débordement de l’extérieur vers l’intérieur’’ ; c’est un non-sens ! Sauf peut-être dans la fraude électorale (dit ‘’bourrage des urnes’’) où l’on retrouve dans l’urne plus de bulletins d’un candidat que d’inscrits.