Au cœur de la discorde entre les deux voisins de l’Algérie ? l’indépendance du Sahara occidental. La Tunisie a annoncé ce samedi 27 août 2022 que son ambassadeur au Maroc quittait le pays, en réponse aux autorités marocaines qui ont rappelé le leur la veille.
Rien ne va plus en Afrique du Nord, la fameuse union du Maghreb est en train de partir en morceau. La cause ? La question sahraouie qui pourrit le voisinage. La Tunisie a annoncé ce samedi 27 août le rappel de son ambassadeur au Maroc dans la foulée d’une décision similaire de Rabat à l’égard de Tunis.
Le Maroc avait fait savoir vendredi qu’il rappelait son ambassadeur en Tunisie pour consultations pour protester contre la décision du président tunisien Kaïs Saïed de recevoir le chef du Front Polisario, le mouvement indépendantiste du Sahara occidental, un territoire que revendique Rabat depuis les années 1970.
Les autorités marocaines ont fait savoir à leurs homologues tunisiennes que la participation de Brahim Ghali au Sommet de Tokyo pour le développement en Afrique (TICAD), une conférence africano-japonaise qui se déroule ce week-end à Tunis, avait « profondément blessé » le peuple marocain.
La Tunisie assure de sa « neutralité totale »
Et pourtant, le ministère tunisien des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué que la Tunisie maintenait une « neutralité totale sur la question du Sahara occidental, en conformité avec la légitimité internationale ».
L’Union africaine (UA) a fait circuler un mémorandum invitant tous ses membres, y compris le chef du Front Polisario, à participer au sommet de la TICAD, était-il ajouté. Donc la Tunisie n’a fait qu’appliquer la décision de l’instance suprême qui réunit les pays africains auquelle adhère le Maroc.
Le communiqué indique également que le président de la Commission africaine a par ailleurs adressé une invitation directe à Brahim Ghali pour qu’il participe au sommet.
L’UA reconnaît le Sahara occidental en tant que membre. Cependant son indépendance et le Polisario sont loin de faire l’unanimité au sein des pays africains. Ils sont l’objet de luttes diplomatiques violentes entre Alger et Rabat.
L.M.