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L’eau c’est la vie, le pétrole c’est la mort …

DECRYPTAGE

L’eau c’est la vie, le pétrole c’est la mort …

Ceux qui ont planté l’arbre de l’indépendance avec leur sang ne savaient pas avec quelle eau il va être arrosé : l’eau de pluie ou le pétrole saharien ? 

Ceux qui ont planté l’arbre de l’indépendance avec leur sang ne savaient pas avec quelle eau il va être arrosé : l’eau de pluie ou le pétrole saharien ? L’eau c’est la vie sur terre ; le pétrole c’est l’enfer dans l’âme. «  On juge un arbre à ses fruits et non à ses racines ».

L’Algérie a arraché son indépendance par l’emploi de la ruse, elle a raté son développement par manque d’intelligence. Elle n’a su coudre la peau du renard avec celle du lion. Considérant le pétrole comme un butin de guerre à partager et non comme une chance à saisir, les algériens vont le dilapider très vite car au lieu d’en faire un levier de développement économique, ils en feront un instrument d’infantilisation des masses et un facteur de régression économique et social manifeste. La rente pétrolière et gazière rend pratiquement inutile la production agricole et la facilité de payer les importations croissantes joue un rôle dissuasif non négligeable vis-à-vis de l’urgence du développement agricole.

Alors que pour notre voisin de l’ouest, « gouverner c’est pleuvoir »  pour les algériens, « gouverner c’est importer ». Si la pluie était un produit fabriqué par les usines occidentales, on n’aurait pas hésité à l’importer pour peu qu’on touche sa commission au passage. Heureusement que l’eau est un don de Dieu et non un produit marchand, que Dieu soit loué. Il est miséricordieux.

Quand l’eau est abondante, elle n’est à personne. Dès qu’elle se raréfie, elle devient l’affaire de chacun. L’eau est-elle une affaire d’Etat ou une simple préoccupation du citoyen ? L’Etat peut-il satisfaire indéfiniment tous les besoins à partir d’une seule eau de qualité ? L’usager ne se trouve-t-il pas déresponsabilisé à la fois par le prix du mètre cube et par la qualité de l’eau gaspillée par tous les usages indistinctement. De plus en plus, l’eau devient un problème politique et social. On ne pense pas à économiser l’eau.

Une étude menée en France, il y a de cela plusieurs années, nous apprend que moins de 5 % de la consommation des ménages français est concernée par une qualité d’eau strictement potable. Le reste concerne les autres usages (wc, douche, vaisselle, linge etc). Tout utilisateur a une responsabilité dans la gestion des ressources en eau. Par conséquent, il est urgent de vérifier si l’eau, ressource rare, n’est pas gaspillée inutilement. Limiter le gaspillage, c’est mettre fin aux fuites importantes d’eau, c’est préserver l’eau contre toute pollution, c’est procéder au recyclage des eaux.

Le recyclage permet non seulement de consommer moins l’eau mais de limiter également le rejet des eaux usées. Et dire qu’en Algérie d’importantes stations d’épuration ont été importées sans savoir dans quelles conditions ?

Le procédé technologique retenu ? Les motivations de ce choix ? Auprès de quels fournisseurs ou intermédiaires ? A quels prix ? Dans quel état sont-elles aujourd’hui ? Le coût de fonctionnement en consommation d’énergie électrique ? Quels services rendent-elles à l’environnement ? Et finalement à qui ont-elles profité ? C’est pourquoi, il est opportun de faire le bilan des dépenses engagées en matière de traitement et d’épuration des eaux, d’inviter les pouvoirs publics à se pencher sur la question et d’inciter les ménages algériens à économiser cette ressource rare par une tarification graduelle plus sévère et les entreprises utilisatrices à recourir au développement des techniques de recyclage des eaux.

Car aujourd’hui, plus que jamais, la question de la légitimité tient de plus en plus à une efficacité des gestionnaires dans la satisfaction des usages dans toute leur diversité. Que la gestion concrète soit opérée par un opérateur public ou privé, national ou étranger. Là n’est pas le problème. L’essentiel est que la gestion soit prise en charge sérieusement et solidairement. Il y va de notre santé à tous. Quand l’eau est abondante, elle n’est à personne, quand elle se raréfie, c’est l’affaire de chacun. Le recyclage de l’eau permet non seulement de consommer moins d’eau mais de limiter également le rejet des eaux usées et donc de préserver l’environnement.

Mais, dites-moi, qui pense inaugurer des stations d’épurations d’eaux provenant des villes et pouvant irriguer des terres agricoles avoisinantes. Cela ne fait pas sérieux, pardi ! Pourtant certains maraîchers peu scrupuleux pour répondre à une demande en fruits et légumes sans cesse croissante n’hésitent pas à irriguer leurs cultures maraîchères avec de l’eau usée non traitée directement pompée d’un oued nauséabond provoquant une véritable « catastrophe sanitaire ». En effet, depuis des années, les eaux usées envahissent les cultures et les terres agricoles et s’infiltrent dans les nappes phréatiques sans que cela dérange qui que ce soit.

Au Japon, l’eau est recyclée par immeuble parce que les japonais considèrent que le traitement de l’eau coûte moins cher que la pose de canalisations qui la transportent. Une étude de la consommation par usager peut donner des orientations des actions à envisager pour limiter le gaspillage.

En Algérie, cette nécessité d’une meilleure connaissance des usages de l’eau ne semble pas faire l’objet d’études et de recherches. Pourtant, une connaissance détaillée des différents usages constitue un enjeu stratégique en vue de dégager les priorités d’actions pour une meilleure politique de contrôle des usages de l’eau. Aujourd’hui, plus que jamais, la question de la légitimité tient de plus en plus à une efficacité des gestionnaires dans la satisfaction des usagers dans leur diversité. Que la gestion concrète soit assurée par un opérateur public ou privé, algérien ou étranger. Là n’est pas le problème.

L’essentiel est que la gestion de l’eau soit prise en charge sérieusement et solidairement. C’est une évidence,  la société algérienne a besoin d’eau « propre » pour étancher sa soif et  « épurée » pour  faire convenablement sa toilette et celle de ses institutions, en commençant naturellement par la tête pour descendre le long du corps et atteindre les orteils, comme elle a besoin d’air pur pour« respirer » et « croître » dans un monde sans état d’âme en perpétuelle agitation où le faible doit céder ses richesses naturelles au plus fort du moment.

Aussi semble-t-elle être prête à céder les réserves de pétrole et de gaz se trouvant dans le sous-sol contre tout bonnement un peu d’eau et beaucoup d’oxygène car considère-t-elle, que si le pétrole et le gaz « polluent »,  l’eau et l’air « purifient », consciente de plus en plus que la terre algérienne n’a pas besoin du sang des guerriers mais de la sueur des hommes. Pour ce faire, elle est à la recherche d’une nouvelle idéologie fondée sur le travail créateur de richesses et d’une pensée libératrice productrice de valeurs et de symboles pour la tirer de cette léthargie qui lui colle à la peau depuis plus de cinq décennies.

Que de temps perdu ? Que d’énergie gaspillée ? Que d’opportunités ratées ? Dans un pays où s’accumulent des fortunes et où l’homme dépérit par manque d’eau tout simplement, on ne peut que méditer cet adage populaire : « Une richesse amassée est un tas de fumier puant et que par contre une richesse répandue est un engrais fertile ».      

Auteur
Dr A. Boumezrag

 




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