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L’édition algérienne sous le joug de la censure : Koukou et Tafat Editions interdites de Sila

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Le monde de l’édition algérienne est secoué par une affaire qui met en lumière les tensions persistantes entre la liberté d’expression et les pressions des autorités. Deux maisons d’éditions Koukou éditions et Tafat éditions se sont vues refuser leur participation au Salon international du livre (Sila).

Les éditions Koukou dénoncent, dans un communiqué cinglant, leur exclusion pour la troisième année consécutive du Salon international du livre d’Alger (SILA), prévu du 29 octobre au 8 novembre 2025.

Plus grave, le directeur des éditions, Arezki Aït-Larbi, révèle l’épilogue judiciaire de leur plainte contre la commission de censure et le Commissaire du SILA, une décision qui soulève de sérieuses questions sur l’indépendance de la Justice face au pouvoir exécutif et aux services de sécurité.

La justice « s’incline » devant un « rapport secret »

La plainte de Koukou Editions pour « Atteinte aux libertés, abus et usurpation de fonctions » s’est soldée par une ordonnance de non-lieu, confirmée par la Chambre d’accusation de la Cour d’Alger. Cette décision empêche la tenue d’un procès public qui aurait pu exposer les pratiques de censure.

L’élément central de cette affaire est la révélation faite par le président de la Commission de censure, M. Tidjani Tama, lors de son audition. Il a affirmé que les mesures punitives contre Koukou Editions avaient été ordonnées par la ministre de la Culture, Mme Soraya Mouloudji, suite à un « rapport secret des services de sécurité ». Ce rapport accuserait les publications de la maison d’édition d’être « destructrices » et de « porter atteinte à l’image de l’Algérie ».

Pour Koukou Editions, cette unique « pièce à conviction » s’apparente à une « lettre de cachet de la police politique ». Le communiqué critique sévèrement le juge d’instruction pour ne pas avoir vérifié l’existence de ce rapport, ni auditionné la ministre pourtant mise en cause, et pour avoir refusé aux plaignants le droit de répliquer et de constituer de nouvelles parties civiles parmi les auteurs exclus.

L’appareil judiciaire est ainsi accusé d’avoir entériné une décision arbitraire, bafouant l’article 54 de la Constitution qui stipule que l’activité des publications ne peut être interdite qu’en vertu d’une décision de justice.

Préjudice moral et deux poids, deux mesures

L’enjeu de la plainte, selon Arezki Aït-Larbi, dépasse le simple « préjudice matériel ». Il insiste sur le « préjudice moral infligé à des dizaines d’auteurs algériens » (universitaires, médecins, avocats, journalistes, officiers de l’ALN, etc.) qui sont empêchés d’aller à la rencontre de leurs lecteurs.

Le directeur de Koukou Editions dénonce un deux poids, deux mesures choquant : alors que leurs ouvrages, spécialisés dans « l’essai politique, le témoignage historique et le document d’actualité », sont exclus, des titres comme le « Manuel du parfait salafiste » d’un auteur saoudien, « Mein Kampf » de Hitler, les « Mémoires de Mussolini », et le dernier livre d’Eric Zemmour étaient, en octobre 2023, « aux honneurs » d’une manifestation officielle.

Une chronique de la répression

​Le communiqué est complété par une annexe qui retrace une chronologie des provocations et des tentatives de censure contre KOUKOU Editions depuis 2016, illustrant la persistance des pressions :

Saccage et vol au stand du SILA en 2016.
​Tentative de saisie illégale (sans décision de justice) d’ouvrages au SILA en 2018.
​Intervention de douaniers (!) avec une liste d’ouvrages « interdits » au SILA en mars 2022, sans aucune notification écrite. Les livres blacklistés mettaient souvent en couverture des figures patriotiques reconnues (Djamila Bouhired, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider…).

Exclusion du SILA en 2023 pour « non-respect du règlement intérieur » sans précision.

Retrait des publications par la librairie ANEP à Alger en 2023.
​Saisie d’un livre (celui de Héla Ouardi, « Les derniers jours de Muhammed ») par la Direction du commerce à Béjaïa en mai 2024 pour motif religieux.

Intervention policière brutale à l’intérieur d’une librairie à Béjaïa en juin 2024, entraînant des interpellations, pour la présentation d’un livre qui s’était pourtant déroulée sans incident à Alger.

Conditionnement de l’autorisation d’un salon du livre à Tizi Ouzou par l’exclusion de Koukou Editions et de ses auteurs reconnus (Tassadit Yacine, Mouloud Mammeri, Mohammed Harbi, etc.) en octobre 2024, forçant les organisateurs à reporter l’événement.

Malgré ces pressions « récurrentes des miliciens de la pensée », Koukou Editions, maison d’édition de droit algérien, affirme sa détermination à maintenir sa ligne éditoriale et à rester un « espace de liberté pour les auteurs autonomes » face au « révisionnisme décomplexé » et à la « répression politique ».

Le communiqué se conclut par un appel solennel à « restaurer la hiérarchie des normes juridiques », en assurant la primauté de la Constitution sur les « rapports secrets » et en mettant fin aux « manœuvres clandestines de groupuscules extrémistes qui ont pris les institutions en otage. »

La rédaction

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8 Commentaires

  1. Tout ce qui rappelle que ce pays a une histoire est interdit.
    LE mot Koukou déja, – sans aucun contenu de ses livres – leur rappelle qu’il y a eu un royaume en Kabylie.
    C’est pas halal et c’est la yadjouz tout cela.
    Faut pas remettre en cause l’arabité et le khorotisme de ce pays.

  2. Oui, mais que faut-il faire ?
    Dénoncer ne suffit plus.
    L’alliance militaro-arobo-islamiste est en marche.
    Elle ne recule devant rien.
    L’alternance démocratique et laïque est en danger de mort.

  3. I lala, êtes-vous sérieux en écrivant cela ?:

     » restaurer la hiérarchie des normes juridiques », en assurant la primauté de la Constitution … »

  4. Je lis « une décision qui soulève de sérieuses questions sur l’indépendance de la Justice face au pouvoir exécutif et aux services de sécurité. ».
    Tiens ! On doute donc, en 2025, de l’asservissement de « la justice » (hachakoum) algérienne au pouvoir exéctif et aux services de « sécurité’ (re-hachakoum) ?!
    C’est ce qu’on appelle « yukwer h’ed’reγ, yeggul umneγ « . En d’autres termes, berkaw ma tqewwdouche bina, ya les journalistes.

    Oui, je sais qu’il y a la déonthologie et patati et patata. Mais faites comme le faisait Alger Républicain, en son temps : laissez des rectagles blancs là où vouw ne pouvez paw dire la vérité. Car, si vous ne pouvez pas de toute la vérité, dites-nous juste le peu de vérité possible. Les mensonges ou les vérités tronquées se verront remplacés par des blancs. Comme ça, tout le monde comprendra.

  5. Tafat, la Lumière, Koukou, Roi d’Alger…Cachez-moi ces horreurs que je ne saurais voir !
    Alors que les maisons d’édition qui dupliquent les écrits (propagandes) venus de notre cher Orient prospèrent, nos parrains s’échinent à museler celles qui secouent l’ignorance de notre grande Histoire,
    qu’ils veulent ignorer,comme l’autruche qui plonge sa tête dans le sable de Koreich. Ils ferment à tour de bras les maisons d’éditions et les librairies qui dérangent leur quiétude convaincus que notre Histoire commence seulement avec Sidna Okba…Tout les reste n’est qu’un complot de la France et du Sionisme. Actuellement dans notre grande Algérie de 47 millions d’habitants, il n’y a que 34 librairies ( un génocide culturel organisé ). Le métier d’archéologue ou d’anthropologue chez nous est considéré comme paria par nos idéologues car ils dérangent, car ils déterrent des vérités enfouis qu’il faut occulter. Depuis 1962 ce pays ne doit être qu’Arabe,Arabe,Arabe ! Alors que ces même Arabes d’Orient nous éructent au nez « Itoum leyssa Arabes, Itoum Barbares » Que répondre à cela ? Mais un jour viendra où nos morpions qui s’accrochent à leurs poils découvriront notre véritable Histoire et notre Culture sont multimillénaire, que même la France qui prétend nous avoir crée de toutes pièces ne peut s’enorgueillir.

  6. Cette haine des Kabyles dure particulièrement depuis l’indépendance par le déni de l’identité berbère kabyle, de l’identité amazigh de l’Algérie , un déni véhiculé par l’armée des frontières (le groupe d’Oujda) qui a imposé , de force et sans consulter personne l’identité politico religieuse arabo islamique exclusive et le pan arabisme forcené. Et encore je simplifie car cette haine et ce déni remonte à la crise berbère de 1949 et au Congrès de la Soummam. L’article 4 de la Constitution n’est qu’un leurre, un os jeté aux kabyles pour les clamer, car il n’y a rien de concret sur le terrain pour tamazight 63 ans après l’indépendance. Et avec tout çà il y a encore des Kabyles qui répugnent à rejoindre le MAK, et qui espèrent que le pouvoir va infléchir sa position doctrinale. Tintin.

    Les kabyles attendent peut-être que la langue et la culture kabyle disparaissent complètement par l’avancée fulgurante de la langue arabe et de l’islamisation de la Kabylie. Beaucoup de Kabyles du fait de la puissance de la doctrine politico religieuse islamique ne perçoivent pas encore le danger de cette religion sur l’avenir de langue berbère qui va disparaître petit à petit …. si ils ne réagissent pas dès à présent. Déjà la Kabylie déborde et à gogo de voiles islamiques , de kamis, de barbes « fleuries » au henné ou sans jusqu’au fin fond reculé de nos villages. Les kabyles de savent pas encore que la Kabylie détient le plus fort taux de mosquées par habitant par rapport au reste du pays. Chaah felawène.

    Continuez comme çà, y »a les Kabyles encore naïfs ! Croyez toujours au paradis alors d’Allah et le prophète eux mêmes ne jurent que par la langue arabe, la langue dite de la révélation et soi disant du paradis. Pour Allah et le prophète, la langue arabe est sacrée et donc toutes les autres langues sont à bannir car pour eux elles portent atteinte à la pureté du message divin . Les Kabyles oublient que les Oulémas algériens ont interdit que les prêches se fassent en Kabyle dans les mosquées. Ils ont même interdit la radio Kabyle qui émettait à l’époque. Les Oulémas algériens , phagocytés par les Frères Musulmans d’Egypte, très influents à l’époque et même aujourd’hui, ont déclaré je les cite textuellement : «que les kabyles ne seraient des Algériens à part entière que lorsqu’ils auront cessé d’utiliser ce jargon (le kabyle) qui nous écorche les oreilles » ! C’est une déclaration authentique qui existe dans leur propre journal édité en Égypte vers la fin des années 40 ! Les archives existent. , et ils l’ont déclaré textuellement . Cà existe dans les archives de leur publication de l’époque. Alors dormez encore y’a les Kabyles. En principe tant que le pouvoir ne veut pas changer d’idéologie politique, tant qu’il refuse e revenir à la raison, qu’il reste dans son autisme et sa surdité, il faudrait vite adhérer au MAK.

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