Site icon Le Matin d'Algérie

Législatives : de l’immaturité intellectuelle à l’amateurisme politique

COMMENTAIRE

Législatives : de l’immaturité intellectuelle à l’amateurisme politique

Comme tout le monde le sait l’Algérie s’apprête à organiser le 12 juin prochain une élection législative pour palier au vide juridique induit par la dissolution hâtive de l’Assemblée populaire nationale, afin de  se donner une forme de légitimité organique vis-à-vis de l’opinion publique tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Le contexte pour le moins instable dans lequel se présente notre pays ne permet aucune fuite en avant pour tourner le dos à la volonté populaire qui n’a de cesse d’appeler à un véritable changement démocratique.   

Jamais de mémoire d’Algériens, nous n’avions cru voir un jour réapparaître au su et au vu de tous, les réflexes de fourberie, de la gabegie et du mensonge pour mener à son terme l’agenda que le pouvoir s’efforce de réaliser en vue d’élire les représentants du peuple. 

Pour ce faire, tous les moyens sont mis en place, à commencer par la désignation des candidats auxquels on a promis la coquette somme de 300.000,00 da.  

Mais en réalité, ledit montant n’est alloué qu’en fonction des listes des candidats aptes à en bénéficier, et ce, après production de justification des dépenses encourues.

Ce qui est sûr et qu’au final des « représentants » préalablement désignés sur le volet ont été conviés à reprendre le flambeau terriblement terni par l’usage inapproprié de la députation de la « chkara » qui a régné sans partage des décennies durant, pour légiférer au nom d’un peuple fondeur. 

Les candidats retenus à titre individuel ou partisan, sont tous mus par cet esprit aventuriste à faire partie d’une expédition, moyennant en contrepartie, d’une promesse de rémunération conséquente pour la prise en charge matérielle des campagnes électorales et ce, fallait-il le rappeler, en puisant dans les fonds publics du Trésor, et donc de l’argent du contribuable.

Si pour la majorité des candidats engagés dans la campagne électorale il n’y a pas eu véritablement d’engouement à faire drainer les foules pour les raisons que tout le monde n’ignore, il n’en demeure pas moins que sur le plan de la communicabilité, il n’est pas recommandé tout de même de s’en réjouir.

La difficulté qui consiste à transmettre le contenu d’un programme, si programme il y a, réside dans l’incapacité des prétendants à se hisser au niveau des espérances du peuple, qui ne désemplit toujours pas les rues pour faire entendre sa voix quant à la manière dont il souhaite se faire représenter.

Il faut bien l’admettre que parallèlement à cette quête de responsabilité qu’il leur fait défaut, il y’a aussi et sûrement l’absence de charisme, de look en sus d’une pauvreté intellectuelle criarde, qui ne leur a pas permis de faire l’économie de déclarations absurdes que mensongères ayant suscité des polémiques et de la moquerie au niveau des médias sociaux notamment.

Chacun d’eux s’en est allé de son bonhomme de chemin, pour essayer de convaincre son entourage immédiat du moins la raison pour laquelle de s’être porté candidat à la députation.

Ce qui a suscité par contre l’ire d’une partie de la population est cette frénésie qui s’est emparée de chacun d’entre eux pour interpréter et faussement d’ailleurs sur le plan religieux, de simples chiffres attribués par l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie).

Rien donc n’a été épargné par les candidats pour illustrer leur volonté de plaire même à contre sens de l’histoire. Le plus zélé d’entre eux a été celui qui a révélé que Biskra devrait-être érigée à la troisième place des villes saintes de l’Islam en hommage à Oqba éliminé par l’Aguellid Koceila. 

D’autres encore à l’instar de l’allochtone désigné à la tête du FLN  a versé dans la sacralité du nombre 7 en allant tout bêtement effectuer une interprétation inadéquate et erronée du Coran.

Un autre par contre, sans aucun état d’âme, s’est proposé de comptabiliser les sacrifices de nos valeureux chouhadas, morts pour la patrie,  en « hassanates » qu’il souhaita rétribuer tout au moins leurs effets bénéfiques sur l’ensemble des algériens à titre posthume, lors du jugement dernier. Effarant!.

Ainsi donc, « la campagne électorale » se termine en queue de poisson pour ceux qui se sont aventurés à vouloir en connaître le baromètre social pour l’avoir eu à leurs dépens, et c’est en tout cas ce qui vient de se produire dans un village de la Kabylie notamment. 

Je n’ai pas trouvé mieux que la citation de Bihmane Belattaf pour mieux illustrer l’état d’esprit de ceux qui se bousculent pour un siège à l’APN, non pas, par conviction de vouloir servir son peuple, mais par vanité, juste pour le plaisir des privilèges que cela procure, que je vous cite : « Quand la médiocrité règne, l’incompétence est une règle, la roublardise une culture ». 

Auteur
Rezki Djerroudi

 




Quitter la version mobile