L’extrême droite version Rassemblement national est en passe de remporter les élections législatives et avec elles signer la fin d’un système politique dont les échecs, les silences et les compromissions ont écœuré de larges pans du pays.
On est à la veille d’une bardellisation de la France. Les sérieuses alertes des présidentielles de 2017 et 2022 n’ont pas suffi pour réveiller les consciences sur le danger RN qui ronge la société.
A la place, Emmanuel Macron a laissé faire. Ses mandats auront servi à « notabiliser » ce parti raciste et en faire l’ultime recours pour des électeurs qui n’ont qu’un seule envie : en finir avec le système et son personnel politique actuel. Tant et si bien que même si le RN avait présenté des fantômes ils auraient trouvé des voix en leur faveur.
« Il faut dégager tous ces gens qui nous mentent depuis des années, y en a marre», éructe un autre sur un média. Rappelons-nous, Emmanuel Macron était lui-même élu avec cette arrière-pensée « dégagiste ». Le rejet des « élites ». Le vote sur le RN est un vote de conviction et d’espoir qui cache mal une xénophobie rampante.
« Nous ne les avons jamais essayé », entend-on de la part des électeurs RN comme si on pouvait revenir de la peste brune. L’histoire se répète. Et les Français ont oublié Pétain et le fascisme, ils le revivront et personne ne viendra cette fois à leur secours puisqu’ils l’auront choisi.
La xénophobie, la peur de l’étranger, l’immigration et quelques mesures populistes auront suffi pour faire du RN le premier parti de France.
Pourtant c’est une promesse de mettre fin au Rassemblement national qu’il a été élu. Il a trompé ses électeurs en servant de lit à l’extrême droite. Servi par l’empire médiatique Bolloré, benoitement relayé par un écosystème médiatique dont la compromission avec les idées de l’extrême droite, le RN n’avait plus besoin d’efforts pour recueillir les suffrages. En mettant à chaque occasion, les images les plus viles de l’immigré, ces médias ont creusé le sillon d’une xénophobie exécrable.
La haine de l’autre, la détestation de tout ce qui est étranger (y compris la production de biens) érigée en sport médiatique national ont été de formidables carburants électoraux pour le RN.
A quelques jours d’un second tour des législatives, une partie de ce pays appelé la France retient son souffle à l’idée de voir Jordan Bardella premier ministre et une majorité RN à l’Assemblée. Le pire est à venir. Non seulement pour les franges populaires du RN, les millions d’immigrés mais aussi pour tous ces Français partisans de la devise : liberté, égalité et fraternité.
Sofiane Ayache