Site icon Le Matin d'Algérie

Législatives : Jil Jadid en ordre serré

ELECTION

Législatives : Jil Jadid en ordre serré

Tandis qu’une partie de la population ne cesse de s’écrier durant les marches hebdomadaires qu’elle s’oppose aux prochaines échéances électorales et que la majorité silencieuse choisit d’attendre pour voir, comme au poker, les militants de Jil Jadid affûtent leurs armes et se préparent à mener leur premier grand combat électoral.

C’est ce samedi 15 mai, à moins de 48 heures du lancement officiel de la campagne, dans la salle du théâtre communal d’Alger centre (ex casino) que les dirigeants du parti organisent une rencontre des candidats de Jil Jadid pour les législatives de juin 2021.

Les candidats qui font le déplacement pour assister à cette rencontre sont nombreux. Ils sont jeunes,  entament leur première expérience politique, pour la plupart d’entre eux, et sont emplis d’espoir.

Tilmatine Ibrahim, 33 ans, courtois, costume gris et chemise blanche, arrive d’Oran. Licencié en sciences de gestion, il est fondateur et dirigeant d’une entreprise spécialisée dans la production de poussins basée à Sig après avoir fait un passage en tant que commercial chez un opérateur de téléphonie mobile. Il figure dans la liste de la wilaya d’Oran qui compte 17 candidats et 3 suppléants. 

Il rejoint le parti en 2020 après le Hirak qui a redonné goût aux algériens pour la chose politique, explique-t-il. Après une prise de contact par internet qui débouche sur une rencontre avec les membres du parti de la cellule d’Oran, qui se montrent accueillants et réceptifs, il décide d’adhérer à Jil Jadid dit-il. Il est pour un changement pacifique du système à partir de l’intérieur, ce qui motive sa candidature, souligne-t-il.

Jil Jadid par les chiffres

L’opération de collecte les signatures se déroule à travers 42 wilayas. 37.000 signatures sont collectées et remis à l’Autorité nationale indépendante des Elections (ANIE) qui en retient 27.000 et en rejette 10.000. 488 candidats sont présentés répartis sur 50 listes dont 46 au niveau national et 4 à l’étranger. 59% sont des hommes et 41% des femmes. 90% sont des universitaires. La moyenne d’âge des candidats est de 39 ans. A Chlef et Oran deux candidates ont à peine 25 ans. Jil Jadid se veut être un parti de jeunes militants et de compétences.  

La campagne électorale

Habib Brahmia, secrétaire national exécutif chargé de la communication explique que Jil Jadid dispose d’un projet de société et d’un programme politique et économique contrairement à certains partis. Il  divulgue le slogan de campagne : une chance pour le changement. Il l’explicite par la volonté du parti de transférer l’esprit du Hirak dans les institutions, de transformer les aspirations du Hirak en actes tangibles à l’intérieur des institutions.

Il précise que la campagne s’appuiera sur les réseaux sociaux. Plus de 50 pages seront dédiées aux candidats, leur portrait, CV et programme du parti.

Il présente la charte graphique du parti durant ces élections. Hormis les pages Facebook, des affiches wilayales, nationales, stickers et flyers thématiques seront distribués. Le programme du parti sera diffusé dans les prochains jours sous forme de livret. Un résumé de ce dernier bénéficiera d’une large diffusion sur support papier journal.

Prenant la parole en dernier, Soufiane Djilali, en tant que président du parti, joue son rôle. Il coach et stimule les troupes. Après  avoir rappelé l’engagement du parti  et sa place dans l’opposition, il explique la démarche politique de Jil Jadid. Il éclaire les jeunes candidats sur la décision  prise de participer à ce scrutin. Il leur donne les bons arguments pour se défendre contre les attaques incessantes que subit Jil Jadid accusé d’avoir tourné casaque.

Accusant les uns de travailler à l’effondrement de l’état et les autres à conduire les manifestants du Hirak vers une impasse, il laisse à l’avenir et à l’histoire le soin de juger les hommes. Il condamne toute forme d’extrémisme. 

En un mot, il entre dans la bataille électorale et y conduit les militants. Il assume ses choix et ses idées qui peuvent se résumer en « l’amorçage d’un changement pacifique, de pas à pas, vers une Algérie libre et démocratique, à partir de l’intérieur du système ». Il fait sien ce dicton d’un célèbre penseur du XXe siècle : l’extrémisme politique culturel ou religieux conduit à l’ignorance et à la régression.

Dans cette période trouble et instable, il est complexe de séparer  le grain de l’ivraie, de savoir qui a tort ou qui a raison. Comme l’a si bien exprimé Frantz Fanon dans les damnés de la terre : « Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir »

 

Auteur
Djalal Larabi

 




Quitter la version mobile