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L’élection de Zakaria Belkheir à la tête d’une commission parlementaire suscite la colère du RCD

Zakaria Belkheir

Zakaria Belkheir

L’élection du député Zakaria Belkheir à la présidence de la Commission de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et des affaires religieuses de l’Assemblée populaire nationale (APN), survenue ce dimanche dans le cadre du renouvellement des structures parlementaires pour la session 2025-2026, a provoqué une onde de choc dans les rangs de l’opposition laïque.

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a vivement dénoncé ce choix, le qualifiant de « régression » et de « signal d’alarme ». Dans un communiqué incisif, signé par Mohamed Labdouci, secrétaire national chargé de l’éducation, le parti s’indigne de ce qu’il considère comme une « prise en otage de l’école algérienne par les forces obscurantistes ».

« Une école sous tutelle obscurantiste ? Inadmissible ! », s’interroge le communiqué, avant de dénoncer la désignation d’un député issu d’un courant islamiste à la tête d’une commission aussi stratégique. Pour le RCD, confier cette responsabilité à un représentant d’un courant politique qui s’est historiquement opposé « aux valeurs universelles, du savoir et de la liberté », revient à « mettre en péril l’avenir de notre jeunesse et compromettre le projet d’une Algérie émancipatrice, progressiste, tolérante et démocratique ».

Le parti rappelle son attachement à une école « publique, scientifique, moderne et républicaine » et appelle à une mobilisation des forces vives – enseignants, syndicats, universitaires, intellectuels et citoyens – pour contrer ce qu’il qualifie de dérive. Le texte dénonce l’instrumentalisation de l’école à des fins idéologiques et appelle à préserver cet espace essentiel de formation intellectuelle de toute tentative de formatage doctrinaire.

La nomination de Zakaria Belkheir, dont les positions conservatrices sont connues, s’inscrit selon certains observateurs dans un contexte plus large de recomposition des équilibres politiques au sein de l’APN, où les courants islamo-conservateurs semblent gagner du terrain. Pour l’instant, ni le concerné ni les responsables de la majorité parlementaire n’ont réagi publiquement à cette controverse.

Mais le débat est lancé, et il promet d’être vif. Car derrière la présidence d’une commission, c’est bien la question de l’orientation de l’école algérienne et du modèle de société qui est en jeu.

Il y a lieu de souligner que l’arabisme bigot doublé d’un dislamisme sérieusement périlleux pour le pays a largement infiltré les institutions du pays ces dernières années.

Samia Naït Iqbal

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