Le ministre de l’Energie et des mines, Mohamed Arkab, dispose des chiffres juxtaposés sans les situer dans leur contexte, parfois ceci frôle des contradictions qui déconcertent ceux qui l’écoutent et encore plus celui qui les rapporte.
Ainsi, rapporte l’Agence presse services (APS) dans sa livraison du 02 /11/2022 que Mohamed Arkab, ministre de l’Energie et des mines, déclare que la fiscalité pétrolière «pourrait dépasser les niveaux enregistrés durant les années d’avant 2014 qui s’élevaient à 4 000 milliards de dinars par année ».
Rappelons que les prix budgétaire de référence de cette époque étaient de 40 dollars le baril (01). Il se trouve que plus loin et devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale, dans le cadre de l’examen des dispositions du projet de la loi des finances (PLF) 2023, le même Arkab se contredit en annonçant qu’avec un prix budgétaire de référence de 60 dollars par baril de brut, la fiscalité pétrolière prévisionnelle se situe pour 2022 à 3 296 milliards de dinars alors comment ce dernier chiffre peut-il dépasser les 4000 milliards de dinars pour un prix référentiel inferieur de 1/3 (40 dollars par baril par rapport à 60 dollars par baril) ?
Mohamed Arkab annonce aussi devant cette même commission que les « exportation hors hydrocarbures enregistrent une hausse de 40% par rapport à celles de 2021, boostées principalement par, entre autres, des « produits pétrochimiques » alors que ces derniers ne sont que des hydrocarbures.
Plus grave, le ministre de l’Energie et des mines est contredit par son collègue des Finances lequel durant la présentation du projet de la loi des finances 2023 (PLF2023), situe la fiscalité « attendue » pour fin 2022 à 2 353,8 milliards de dinars qui serait selon le ministre des Finances « le résultat de la hausse du prix du Sahara Blend algérien, passé de 72,3 dollars le baril en 2021 à 95 dollars le baril fin 2022.»(02)
Pour le premier argentier du pays, il s’approche des prévisions contenues dans la loi de finances complémentaire 2022, prévue 2103,90 milliards de dinars (3). En ce qui concerne les exportations des hydrocarbures, le ministre de l’Energie les situe fin septembre à 69,2 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) (04) moins que ses prévisions qu’il a données au même mois en 2021 à 72 TEP. (05)
Le ministre dans son intervention sus-référencée, prévoit une augmentation de la production des hydrocarbures de 2% sans pour autant donner les origines de cet accroissement.
Vise-t-il cette annonce tardive après son intervention devant la commission de l’APN de la mise en production de Zemlet El Arbi avec une production insignifiante de 10 000 bep par jour à partager à 51/49 avec l’italienne ENI ?
Rabah Reghis
Renvois
(05)-https://www.lexpressiondz.com/economie/hausse-des-exportations-d-hydrocarbures-362677