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L’énième mort de Moufdi Zakaria

REGARD

L’énième mort de Moufdi Zakaria

On ignore à ce jour pourquoi la bêtise est devenue un archétype de conduite très prolifique en Algérie.

Comme on ignore en conséquence les raisons du suivisme moutonnier de notre peuple, un suivisme qui refuse de prendre fin. La mémoire de ceux qui ont arraché l’indépendance du pays au prix de leurs âmes est outragée à chaque fois que l’hymne national résonne quotidiennement dans les établissements scolaires avec cette manière dont il est exécuté.

Une manière qui dénote que ceux qui ont enjoint cette pratique savent pertinemment que cette constante nationale perdra de sa sacralité au sein de ces générations d’enfants qui vont certainement comprendre plutôt croire que cette habitude de chanter l’hymne national matin et soir n’est qu’une forme de torture morale et physique d’une part et que le réflexe de la récidive va assurément créer en eux cette répugnance pour tout ce qui est patriotique d’autre part.

Or, on ne peut jamais inculquer les vraies valeurs aux enfants par le seul moyen de l’obligation et de la brusquerie, cette façon d’imposer des agissements si biscornus relève purement de l’excès de zèle, c’est comme si réciter un hymne journellement fera éclore un nationalisme au sein de nos chérubins  qui ne peuvent même pas assimiler le sens même de ces vers déclamés aveuglément.

Tandis que quelques directeurs appliquent sans retenue aucune les circulaires émanant de la haute sphère du pouvoir et qui ordonne obstinément ses applications textuelles, d’autres commis de l’État se plaisent dans le talent de détourner l’argent public au su et au vu de ceux qu’ils les ont nommés ministres et autres responsables et  qui ont juré de réduire ce pays à une autre Sicile où il est tout simplement aisé d’enfreindre la légalité, d’empiéter sur les droits du peuple, cette contradiction qui se propage dans cette Algérie et qui illustre bien le volume du laxisme à l’endroit de tout ce qui est noble, respectable, et sacré.

Ceux-là mêmes à qui est incombé l’auguste devoir d’honorer la mémoire de ces milliers de martyrs, ont intentionnellement  bafoué et la dignité algérienne et  les constantes nationales et continuent encore à ridiculiser cette  nation par un système de gouvernance digne de la dictature de Staline. Ceux-là qui sont prêts même à troquer l’indépendance de ce pays contre leur maintien au trône de la république.

Auteur
Rachid Chekri

 




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