Jeudi 31 octobre 2019
L’équipe Sonatrach a confirmé sa déroute devant l’APN
Le premier responsable de Sonatrach, son PDG, ensuite son vice-président qui était chargé de piloter avec les cabinets étrangers l’avant-projet de loi sur les hydrocarbures actuellement en débat à la commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification à l’Assemblée populaire nationale (01), ont démontré que Sonatrach n’a rien capitalisé, ni consolidé en savoir et en savoir-faire pétrolier et gazier voilà maintenant plus de 5 décennies et demi d’exercice dans la prospection, la recherche, le transport, le traitement et la commercialisation des hydrocarbures pour finalement ignorer complètements domaine minier national alors que le mastodonte agissait en tant NOC pour le compte de l’Etat.
Ainsi on apprend par cette équipe que Sonatrach avait investi 16 milliards de dollars entre 2000 et 2015 soit en moyenne un milliard de dollars par année mais les «résultats ne reflètent pas l’important volume des investissements engagés par le groupe ».
Tandis que les partenaires étrangers qui de 1986 à 2015 – c’est-à-dire 19 ans – ont investi 524 millions de dollars par année, et ont obtenu un résultat meilleur.
Ces partenaires lit-on (02) ont contribué à faire passer les réserves en une décennie 1989-1999 de 3,47 milliards de tonne équivalent pétrole (Tep) à 5,12 Tep, soit une augmentation substantielle des réserves de près de 68%.
Initiée par Chakib Khelil, la loi 05 -07 a été modifiée à quatre reprises. Et ces mêmes cadres d’aujourd’hui qui étaient en poste à l’époque, ont applaudi les réformes de Chakib Khelil. Le même Chakib Khelil auquel ces mêmes cadres imputent aujourd’hui «le recul» de la prospection et la recherche qui ont fait fondre les réserves de 60%, lesquelles probablement atteindront le taux de 83% à l’horizon 2030 si on ne fait pas quelque chose pour changer la tendance.
Et cet avant-projet, selon eux, est la seule voie que la management de Sonatrach a trouvée. Mais pourquoi ? Parce qu’elle « prévoit des réformes en profondeur notamment dans les activités amont ».
Pour eux, les relations entre les partenaires interviendront sous forme contractuelle de telle sorte que « dans un système de partage de production par exemple, la compagnie pétrolière étrangère qui peut se maintenir en offshore n’aura aucun contact avec les agences Alnaft et l’ARH ou même avec l’administration fiscale du fait que ses obligations fiscales seront réglées par la Sonatrach.»
En contrepartie, le partenaire est tenu en vertu de ce contrat de ramener sa contribution financière et technologique, de récupérer ses coûts et d’être rémunéré selon une formule négociée directement mais sa validation demeurera à la discrétion du conseil des ministres.
Pour le deuxième régime contractuel que le texte de l’avant-projet de loi sur les hydrocarbures a appelé « participation », l’équipe de Sonatrach le conçoit «comme un acte contractuel dans lequel Sonatrach et la compagnie pétrolière partenaire auront les mêmes droits et obligations en termes de dépenses, de rémunération et de paiement de la fiscalité. Tandis que le ministre de l’Energie, entendu une journée auparavant soit le mardi 29 octobre, évoque carrément le terme de « concession».
Pour le premier responsable du secteur «pour ce qui est de la concession amont, il s’agit d’attribuer à la compagnie nationale Sonatrach, à elle seule, la concession d’exercer les activités d’exploration. Il est difficile malheureusement de savoir si cette commission de l’APN dispose des compétences en son sein pour relever ces contradictions ou s’agit d’une simple formalité comme à l’accoutumée.
Rabah Reghis
Renvois