En plus d’être inégaux devant la maladie, les Algériens seront cette fois inégaux aux élections législatives prévues pour le 12 juin prochain.

Les jeunes candidats (on ne sait pas encore jusqu’à quel âge) commanderont des affiches et utiliseront des salles gratuitement lors de la campagne électorale. Les autres, il va sans dire qu’ils payeront tout cela rubis sur l’ongle.

Abdelmadjid Tebboune a voulu encourager les jeunes à se porter candidats avec l’argent du contribuable, pour bannir la chkara, et rajeunir par la même une assemblée nationale vieillissante, dit-on. Un raisonnement tellement court qu’il n’a convaincu personne.

Si Abdelmadjid Tebboune s’intéressait vraiment aux jeunes, il aurait dû commencer par le rajeunissement du Sénat dont le président a bouclé au mois de janvier dernier ses 90 ans. Il aurait dû penser aussi au rajeunissement du Conseil constitutionnel et de beaucoup d’autres institutions, toutes commandées par des vieillards.

Si Abdelmadjid Tebboune s’intéressait réellement aux jeunes, il devrait plutôt quitter sa tour d’ivoire et aller écouter leurs slogans qui n’ont rien à voir avec les élections. Sinon, il pourrait toujours libérer les médias publics et laisser les Algériens laver leur linge sale en famille et en direct.

Les débats contradictoires n’ont jamais tué personne.

Ce qui est arrivé à Abdelaziz Bouteflika devrait être l’exemple à ne pas suivre. Hélas, tout porte à croire qu’on a pris les mêmes habitudes et qu’on est sur le point de refaire les mêmes erreurs.

Sinon, comment expliquer ce deux poids deux mesures unique au monde, qui consiste à faire payer les uns et laisser les autres se porter candidats sans dépenser le moindre sou.