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Les architectes de la wilaya de Batna montent au créneau contre l’administration

Concussion, blocages, incompétence et situations de monopole

Les architectes de la wilaya de Batna montent au créneau contre l’administration

Le cadre de vie et le manque d’imagination dans la réalisation des ensembles immobiliers laissent à désirer.

Le conseil de l’ordre des architectes de la wilaya de Batna a organisé samedi  au siège de la mouhafadha, une assemblée générale regroupant pas moins de 120 architectes. L’assemblée générale a été présidée par Kamel Benfredj, président  du (CLOA) en compagnie de Zahzah Abdelghani. Son objectif ? Débattre des conditions d’exercice de la profession et les modalités d’attribution des études et notamment les deux formules retenues , c’est-à-dire l’adaptation des études d’équipements intégrées  à l’ensemble  des habitats et le volet d’études et réalisation. Le président du CLOA de Batna, Benfredj Kamel a indiqué au Matin d’Algérie que le nombre d’architectes dans la wilaya les 338 en plus des 124 autres ayant terminé leur stage et qui attendent juste d’être assermentés, sans pour autant compter  les 273 élèves stagiaires qui sont en cours de formation. Le Matin d’Algérie a constaté sur le lieu que  les architectes présents ont été nombreux à intervenir pour exprimer leur mécontentement  quant aux nombreux obstacles rencontrés pour accéder aux concours d’architecture notamment les conditions draconiennes que mettent la plupart des administrations telles que OPGI, AADL et autres Directions des équipements dans les cahiers de charges qu’elles élaborent.

Ces conditions qui n’ont souvent aucun lien avec la production architecturale ont permis à l’administration, selon certains intervenants  d’exclure quasiment  la majorité des architectes au profit d’une minorité qui exerce une vraie situation de monopole au détriment de la qualité du cadre bâti pourtant prônée par les pouvoirs publics.

En effet,  certains d’entre eux ont déclaré  que ladite adaptation ne permettra jamais aux nouveaux architectes de participer à ces concours dans la mesure où  ils n’ont pas bénéficié d’études de projets similaires au même titre que les projets de logements en location-vente de l’AADL  qui exigent de l’architecte un chiffre d’affaire de 1 milliard 800 millions de centimes en 3 ans (..) mais sans aucune exigence concernant le côté conceptuel ou architectural.

L’autre formule décriée par les architectes est celle de l’étude et réalisation qui met l’architecte sous la coupe de l’entreprise de réalisation du fait que c’est elle qui a l’entière liberté de choisir cet architecte sans recours préalable au concours.

Cette expérience a, selon la majorité des intervenants, porté premièrement un grand préjudice à l’architecte qui, ayant les mains liées, ne peut plus dans ces conditions produire une œuvre de qualité d’autant plus qu’il perçoit ses honoraires directement de l’entreprise de réalisation et deuxièmement elle crée un cadre bâti similaire dans toutes les villes d’Algérie sans aucune âme.

L’architecte est devenu le seul responsable de la dégradation du cadre bâti, selon certains qui s’estiment stigmatisés. Pour autant, les architectes affirment être disposés à proposer des solutions architecturales modernes et adaptées au cadre de vie, pour peu que les donneurs d’ordre révisent leur façon de voir les ensembles immobiliers.

Selon un autre  intervenant, cette méthode existe depuis l’année 2010, pour les logements, sauf que pour  la première fois, celle-ci est adoptée pour la réalisation des équipements. Une solution du moins pour contrecarrer les manœuvres douteuses de la direction des équipements publics qui confie les études de projets aux mêmes bureaux d’études en confectionnant des cahiers des charges à leur convenance. De ce fait, les architectes se plaignent toujours  et manquent souvent  de courage pour dénoncer ce genre d’agissement, apprend-on.

 

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




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