25 avril 2024
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Les blouses blanches et les étudiants d’Alger répondent à Bouteflika

« Départ… départ, ni prolongation, ni report »

Les blouses blanches et les étudiants d’Alger répondent à Bouteflika

Les marcheurs blancs débutent leur marche à partir de la sortie de l’hôpital Mustapha. Ils empruntent la rue Hassiba-Ben-Bouali. On a omis de la dégager de ses automobilistes afin de leur libérer le trajet. Mais ils n’en ont cure, eux, voués à soigner et à sauver des vies.

Côtoyant la maladie et la mort nuit et jour ils sont au-dessus de ça. Ils sont rejoints par les étudiants de la faculté d’Alger, venus leur prêter main forte, au niveau du  boulevard Amirouche. Ils ont convenu la veille de marcher ensemble. Il faut se souvenir que les médecins et résidents ont été matraqués et passés à tabac il y a quelques semaines lors de la marche qu’ils ont organisée. L’actuel premier ministre était celui-là même qui commandait la police au ministère de l’Intérieur. 

Les étudiants en médecine en gardent un très mauvais souvenir. Ils se sont vus affronter les forces de l’ordre seuls sans grande appui de la population qu’ils assistent continuellement pourtant avec dévotion. Ils sont rassurés.

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Les slogans évoluent, ils se rafraichissent à chaque marche. On en reprend quelques-uns et on en rajoute d’autres plus spécifiques à la profession. Les pancartes aussi se sont médicalisées. On peut y lire «  Faites-vous vacciner contre le cachir », « brahimi périmé », « Date de péremption de Bouteflika 28 Avril ».

D’autres affiches brandis par les étudiants sont plus généralistes mais aussi pertinentes. « Regardez vos Rolex il est temps de partir », « A bas la mafia politico- financière »

On entonne les chants devenus familiers comme « Djazair Houra democratia » (Algerie libre et démocratique), « Djeich Chaab Khaoua khaoua » (Armée peuple frère frère), « Had echab la yourid Bouteflika oua said » (Ce peuple ne veut ni Bouteflika ni Said) « Libérez libérez l’Algérie libérez »,  « Ya sarakin Klitou leblad », (Voleurs vous avez pillé ce pays), « Djoumhouria Machi Mamlaka » (République pas royaume). On retravaille le refrain de Sidi Mansour, célèbre chant du terroir qui devient « Allah Allah Ya Baba Djina Nahiou El 3isaba » (Allah Allah ya baba nous sommes venus enlever le gang).

Les étudiants et le personnel médical se regroupent sur le perron de la grande poste pour chantonner l’hymne nationale. Ils scandent en cœur  « Errahil La Tamdid oua Tajil » (Départ départ ni  prolongation ni report).

Ils rajoutent ce qui se rapporte à leur secteur. « Had el Pouvoir mabnach Esbitar Had El Pouvoir mabnach Esbitar ». En effet après avoir dépensé plus de 1000 milliards de dollars le nombre de CHU en Algérie reste très en deçà des besoins pour une population qui ne cesse de croitre. « Tous tous solidaires la santé en colère » ; « Hasbelaoui dégage, Benghabrit dégage, Lamamra dégage, pouvoir dégage »   (successivement ministres de la santé, de l’éducation et des affaires étrangères).

Il faut souligner que toutes les grandes villes du pays ont connu le même mouvement de protestation des étudiants en médecins.

Ce 19 Mars 2019, jour de la victoire, les blouses blanches et les étudiants investissent l’espace public pour s’exprimer, pour réclamer leur liberté, 57 longues années après que leurs aînés l’eurent arrachée de haute lutte pour eux.

Auteur
Djalal Larabi

 




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