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Les conditions économiques au rendez-vous du Mouvement populaire algérien

DECRYPTAGE

Les conditions économiques au rendez-vous du Mouvement populaire algérien

Il est vrai que le déficit algérien se creuse à cause de sa forte dépendance du prix du baril de pétrole mais comme par hasard, il lui est très favorable ces derniers mois et probablement jusqu’à l’automne prochain selon les experts.

En effet, de janvier à ce jour, le prix du baril du Brent proche de Sahara Blend algérien était en moyenne 64,25 dollars avec un pic haut de 70,48 et autre bas de 52,51 dollars le baril. Il faut ajouter pour le brut algérien une prime de légèreté et d’un taux de soufre réduit de 2 dollars.

En perspective, la reprise de la croissance chinoise après la guerre commerciale que lui a imposée Donald Trump, les événements en Libye, les dérogations iraniennes, les turbulences financières dans le secteur du gaz de schiste aux Etats Unis, cette réglementation maritime qu’on annonce pour 2020, la réduction de la production programmée par les pays OPEP et hors OPEP vont certainement booster la demande pour un maintien du prix du baril dans la fourchette de 60 à 70 dollars du moins sur le court terme pour permettre à cette transition de se mettre sur la voie au bout de quelques mois à une année.

Concernant le dollar, monnaie de notre facture pétrolière, les économistes anticipent une plus forte érosion, notamment en raison d’une baisse de la croissance américaine et des tensions commerciales entre les USA et la Chine.

Si ce scénario se confirme, l’Algérie a déjà limité ces exportations vers ce pays à cause de l’offensive du pétrole de schiste, elle pourrait donc couvrir ses exportations vers l’Europe en euro prévu atteindre 1,22 dollar d’ici la fin de l’année 2019.

La banque la plus optimiste, la canadienne National Bank Financial, voit même l’euro à 1,23 dollar. Il y a eu aussi d’importantes quantités de pluie qui ont été enregistrées à travers le territoire national depuis début janvier, avec des précipitations record dans certaines régions du pays, particulièrement l’Est, confirmant les prévisions hivernales annonçant des cumuls au-dessus de la normale, avec plus de 85% de probabilité, si l’on croit le  Centre climatologique national (CCN).

Normalement, une année durant laquelle le rendement des terres agricoles notamment céréalières sera potentiellement appréciable pour alléger la facture alimentaire.

L’autre bonne nouvelle économique est cette balance de l’Algérie qui a enregistré un excédent de 313 millions de dollars au cours des deux premiers mois de 2019, contre un déficit commercial de 671 millions durant la même période de 2018, selon les chiffres de la Direction des Etudes et de la Prospective des Douanes.

Entre janvier et février 2019, les exportations algériennes ont atteint 7,635 milliards de dollars, contre 6,870 seulement à la même période de 2018, soit une hausse de 11,14%. 

Concernant les importations, elles ont reculé à 7,322 milliards de dollars, contre 7,541 juste un an plus tôt (-2,90%). Les exportations ont, quant à elles, assuré la couverture des importations à hauteur de 104% durant les deux premiers mois de 2019, contre 91% à la même période de l’année d’avant. Devrons- nous continuer à chercher des alibis pour nous éloigner des vraies solutions stratégiques ?

En général, les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Les sages qui se disent experts, prônent la sagesse et à ce qu’ils appellent le bon sens en faisant peur aux manifestants en brandissant les problèmes économiques que connaît actuellement le pays, n’ont jamais pris le temps de comprendre ce que vivent les générations futures par cette angoisse de perspectives fermées dans leur propres pays. Il s’agit de leur révolution. Laissez-les faire !

Auteur
Rabah Reghis

 




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