Dimanche 20 septembre 2020
Les conséquences dramatiques pour un harraga libanais
La difficile situation socio-économique engendrée par la pandémie de la Covid-19 n’ayant pas permis non plus à ce petit pays du Cèdre, de passer outre la crise économique aiguë, dont il est frappé de plein fouet, lequel à l’instar de tous les autres pays à économie chancelante, est en train de résister en attendant des jours cléments.
Mais comme le malheur ne vient jamais seul dit-on, une autre catastrophe est venue s’abattre cette fois-ci encore sur le pays pour avoir dévasté systématiquement le port de Beyrouth et la périphérie environnante suite à l’explosion des divers produits inflammables en endeuillent toute une société qui n’est pas prête de se consoler.
Cette pénible situation a eu un impact terrible sur la population laquelle n’a pas été épargnée par les effets pervers de la crise économique que l’on connaît, accentuée par les conséquences imprévisibles de la pandémie qui a contraint toutes les activités économiques et sociales à tourner au ralenti si ce n’est à l’arrêt complètement.
Ceux parmi les catégories vulnérables ne pouvant résister trop longtemps à endurer les moments de grande disette, préfèrent risquer leurs vies à rechercher un lendemain meilleur et ce, quels que soient les dangers qui peuvent se mettre en travers de leur aventure.
La seule et unique échappatoire pour ne pas attendre qu’advienne la mort, certains parmi les désespérés de la société se proposent d’emblée de vouloir l’affronter en se portant candidats à une immigration clandestine en bravant les aléas de la mer méditerranée, comme en on a l’habitude de voir de nos jours.
Et c’est cette forme de harga qui attendait Mohammad el Mohammad, ce Libanais de 21 ans, qui s’est embarqué le 7 septembre 2020 sur une embarcation de fortune à destination de Chypre accompagné de sa femme enceinte et de son fils de 2 ans.
Malheureusement ou heureusement pour lui, celui-ci ainsi que sa femme ont pu être récupéré par la force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) à laquelle il a eu la vie sauve ainsi que sa femme mais sans leur fils Sufian qui n’a pas eu la chance de survivre au chavirement de leur embarcation qui a dérivé pendant plusieurs jours en mer.
Selon l’information rapportée par le quotidien libanais L’Orient-Le Jour, six autres candidats à l’immigration, passagers de la même embarcation sont toujours portés disparus.
La réaction à chaud du père de Sufian a été je cite : « J’ai fui le Liban dans l’espoir de pouvoir travailler ailleurs pour assurer de quoi manger à mon petit. Je n’avais pas de grandes ambitions » a-t-il raconté avec une grande émotion et une gorge déployée.
Un drame qui n’est pas prêt de connaître son épilogue, tant que l’on continue à adopter la position de l’autruche. Cela nous rappelle la mort toute aussi tragique que celle de ce petit enfant syrien, Aylan Kurdi, gisant sur une plage de la Turquie, rejeté par la mer, comme pour nous rappeler notre inconsidération à ne pas vouloir aimer la vie humaine.