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Les coulisses de l’élite rentière en Algérie

Présidence algérienne
La présidence algérienne

« La souveraineté du peuple, c’est la nation à l’état abstrait, c’est l’âme du pays. Elle se manifeste sous deux formes : d’une main elle écrit, c’est la liberté de presse : de l’autre elle vote, c’est le suffrage universel», Edwy Plenel

Dans une économie fondée sur les hydrocarbures, les membres de l’administration tendent à se transformer en une classe de rentiers. A chaque fois que l’on fait de l’Etat ou d’une petite élite, le principal acteur du développement, on suscite l’apathie générale du corps social et les citoyens se détournent des structures sociales et politiques organisées.

On se trouve devant une société éclatée, une classe dominante qui vivant de l’Etat n’a pas le sens de l’Etat mais de celui de ses intérêts. Cette classe a le goût de l’autorité et du prestige, elle ignore celui de l’austérité et de l’humilité. C’est parfois l’affrontement. La rivalité politique prend la forme d’un affrontement violent.

Or, il existe d’autres façons de gouverner qui n’accroissent pas la violence, ne produisent pas de désordre et n’hypothèquent pas l’émergence d’économie productives et d’un ordre social légitime. Il s’agit de savoir comment moduler et répartir la violence de telle façon que le résultat soit à la fois un accroissement de la productivité et aussi paradoxale que cela puisse paraître un surcroît de légitimité pour l’Etat et ceux qui le dirigent. Surcroit de légitimité qui au bout du compte accroîtra l’efficacité du pouvoir et diminuera les potentialités de révolte, de désordre et de chaos.

La question de la violence est donc importante, parce qu’elle invite à un examen attentif des formations sociales et à une réflexion neuve sur l’économique dans son rapport avec le politique en Algérie.

De plus la logique d’accession au pouvoir diffère d’une élite à une autre. La logique de classe des nouvelles élites s’oppose à la logique du réseau des élites néo-patrimoniales de l’immédiate post indépendance. On entre dans une classe ou on en sort en fonction des intérêts qu’on recherche ou qu’on défend ; par contre, on naît dans une famille, on s’intègre à un clan, on fait partie d’une tribu ou on est originaire d’une région. Les procédures d’inclusion ou d’exclusion dans les élites, produits d’une rationalité méritocratique piégée par le clanisme, le clientélisme, n’ont plus ni légitimité, ni fonctionnalité socio-économique.

Cette contestation des nouvelles élites se déroule sous le signe d’un appel au à la souveraineté populaire à travers un processus constituant libre, transparent et démocratique.

Les hommes d’État sans culture d’État peuvent être caractérisés par leur manque de compréhension profonde des principes et des mécanismes qui régissent l’administration publique et la gouvernance d’un pays. Leur approche peut être plus efficace sur l’opportunisme politique, les intérêts personnels ou de groupe, plutôt que sur l’intérêt général et le bien-être de la nation.

Voici quelques traits courants que l’on peut observer chez les hommes d’État sans culture d’État : manque de vision à long terme : Les hommes d’État sans culture d’État peuvent être enclins à prendre des décisions à court terme pour obtenir des gains politiques immédiats, sans se soucier des conséquences à long terme de leurs actions. Le développement d’une culture d’État sans homme de culture serait une entreprise difficile, car la culture d’un pays ou d’une entité politique est souvent façonnée par la contribution de ses citoyens, intellectuels, artistes et penseurs. Cependant, on peut envisager certains scénarios hypothétiques dans lesquels une culture d’État pourrait se développer sans qu’il y ait d’intellectuels traditionnels.

Culture basée sur les valeurs et les traditions locales : Dans certains cas, la culture d’un État peut être fortement enracinée dans les valeurs et les traditions locales, qui ont évolué naturellement au fil du temps. Ces valeurs peuvent être transmises de génération en génération sans qu’il y ait nécessairement des formes «hommes de culture». Cela pourrait se produire dans des sociétés où la culture est très homogène et où les normes culturelles sont produites. Émergence d’une culture populaire spontanée. On dit que l’Etat est le fonctionnaire de la société.

En effet, pour qu’un Etat puisse exister concrètement sur le terrain, il faut le doter d’un bras, c’est-à-dire d’une administration. Une administration protégée par un droit spécifique et animée par des agents recrutés sur des critères méritocratiques, formés dans des écoles spécifiques où ils intériorisent les valeurs de l’Etat à savoir l’idéologie de l’intérêt général. C’est dans et par l’idéologie de l’intérêt général que se réalise le consensus nécessaire au maintien du tissu social dans le monde occidental.

Dr A. Boumezrag

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