Site icon Le Matin d'Algérie

Les djihadistes iront se faire juger ailleurs

TRIBUNE

Les djihadistes iront se faire juger ailleurs

Le Président français Emmanuel Macron vient de rencontrer le chef de l’État irakien à propos des treize djihadistes français détenus et poursuivis par la justice en Irak. D’autres suivront mais, pour l’instant, nous supposons qu’un accord tacite a été scellé avec une limite impossible à accepter par le droit français et européen, la peine de mort et la déshérence des enfants innocents.

L’expression populaire serait « qu’ils aillent se faire pendre ailleurs, ces assassins », C’est d’ailleurs de circonstance dans un pays qui utilise la pendaison. J’ai préféré « qu’ils aillent se faire juger ailleurs » car le monde de la barbarie n’est pas le mien.

La France a probablement demandé au Président irakien que les peines de mort prononcées, très probables, soient commuées en emprisonnement à perpétuité, ce qui correspond à une moyenne réelle de détention de trente ans dans l’histoire judiciaire de ce pays.

Les démocrates et les humanistes ne sont absolument pas contre des peines de prison extrêmement lourdes, à la hauteur des crimes barbares perpétrés par ces monstres. Mais j’ai du rédiger au moins dix articles dans la presse en affirmant qu’il y avait deux limites pour lesquelles on devait intervenir.

On pourrait pourtant objecter à ces enragés dangereux qu’ils ont choisi leur camp et tourné leurs armes contre ceux qui les ont nourris et éduqués, jusqu’à les égorger. Mais nous ne sommes pas des assassins et nous avons définitivement banni la sentence de mort, barbare et inutile, car elle tourne le dos au projet de progrès de l’humanité. Elle nous répugne et nous engage à taire notre colère pour éviter de la demander, ce serait répondre à la barbarie par une autre barbarie.

Qu’elle soit prononcée, ce ne sera pas inutile pour leur signifier le rejet de cette humanité de leurs monstrueux actes. Mais je suppose que le Président irakien a du donner des gages au Président Macron qu’il acceptera les demandes de conversion de la peine.

 L’autre limite que les démocrates, les humanistes et, d’une manière générale, un état de droit,  ne sauraient franchir, est le refus de recueillir les enfants innocents, nés d’une orgie indescriptible et bestiale. Ils sont innocents et ne peuvent être exclus, par l’indignité épouvantable de leurs géniteurs (je n’ose pas prononcer le mot « parents »), de la protection du droit et de la fraternité sociale. Cela est impossible à envisager.

Oui, nous avons été les diables que ces abrutis ont voulu éliminer de la surface de la terre, y compris au premier sens, celui de l’égorgement. Les mères viennent aujourd’hui supplier ce diable pour qu’il préserve la vie de leur progéniture. Elles qui n’ont jamais versé une seule larme pour les milliers d’orphelins qu’elles ont meurtri dans une douleur profonde de la perte de l’être cher.

Oui, nous les accueillerons et, encore plus, ils seront soignés et éduqués avec nos impôts car ils sont innocents et ne sauraient payer les égarements meurtriers de leurs dégénérés procréateurs (ce mot « parents » est décidément impossible à prononcer).

Non, nous ne sommes pas faibles devant les barbares, notre humanité et vison du droit nous protègent et nous honorent, raison pour laquelle ces ectoplasmes du cerveau n’ont jamais réussi à gagner définitivement et sont toujours éliminés dans l’histoire.

Mais d’autres ectoplasmes du cerveau recommenceront, dans quelques décennies ou quelques siècles, car ces abrutis n’apprennent jamais le sens de l’histoire et n’ont, par définition de leur état, aucune notion de ses leçons.

Nous, les enseignants, nous avons tout fait, même l’impossible. Nombreux sont ceux qui sont revenus à la raison mais nul n’est tenu à l’impossible car pour quelques-uns nous n’avons   aucune arme de pédagogie pour les éduquer, ils sont désespérément hors de portée de l’humanité.

Il est une chose certaine, l’excuse de la naissance et de l’origine sociale, plus personne ne veut plus l’entendre, du moins pour ceux-là.

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar, enseignant

 




Quitter la version mobile