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Les dockers CGT du port de Fos refusent de charger du matériel à destination d’Israël

Port de Marseille

Marseille. Dans un geste fort à la portée symbolique et politique, la Confédération Générale des travailleurs (CGT) des ouvriers dockers et des personnels portuaires du Golfe de Fos a annoncé ce mercredi son refus catégorique de charger un conteneur contenant du matériel militaire destiné à l’armée israélienne.

Selon le communiqué publié par le syndicat, il s’agit de 19 palettes de maillons pour fusils mitrailleurs, produits par l’entreprise marseillaise Eurolink. Ce matériel devait être expédié dans l’après-midi via le port de Marseille-Fos à destination du port d’Haïfa, en Israël.

Alertés par plusieurs réseaux, les dockers ont rapidement identifié le conteneur incriminé, qu’ils ont décidé de mettre de côté. « Les dockers et portuaires du Golfe de Fos ne participeront pas au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien », déclare le syndicat.

Fidèles à une tradition de lutte et de solidarité internationale, les travailleurs portuaires réaffirment leur attachement aux valeurs de paix et de justice. « Nous sommes pour la paix entre les peuples. Nous sommes opposés à toutes les guerres. »

La CGT portuaire déplore les conflits armés, leurs conséquences humaines désastreuses et l’exploitation capitaliste qui les alimente. Elle appelle à une mobilisation plus large contre la militarisation des ports français et l’implication indirecte de la France dans les conflits en cours.

Un précédent historique

Ce n’est pas la première fois que les dockers français prennent position contre des opérations militaires controversées. À plusieurs reprises dans le passé, notamment lors des interventions en Irak ou à Gaza, des syndicats de dockers avaient refusé de charger ou de décharger des navires transportant du matériel de guerre.

Dans un contexte marqué par la guerre à Gaza, où les bombardements israéliens sur la population palestinienne ont suscité une indignation mondiale croissante, ce geste des dockers du port de Fos prend un relief particulier.

En France, alors que le gouvernement reste discret sur la traçabilité des exportations d’armes et de composants militaires, cette action vient rappeler que les travailleurs de la logistique portuaire sont aussi des acteurs de conscience, capables de s’opposer, concrètement, à ce qu’ils considèrent comme une participation indirecte à un massacre.

Un appel à la responsabilité

Le syndicat conclut son communiqué par un appel à la paix et à l’arrêt des guerres dans le monde, tout en dénonçant les logiques de profit qui les sous-tendent. « Le port de Marseille-Fos ne doit pas servir à alimenter l’armée israélienne. Pour la paix. Pour une société débarrassée de l’exploitation capitaliste. »

Alors que les mobilisations pour la Palestine se multiplient dans de nombreuses villes d’Europe, ce geste des dockers français pourrait inspirer d’autres initiatives syndicales et citoyennes, en France comme ailleurs.

Djamal Guettala

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