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Les Emirats expulsent vers Le Caire un opposant au maréchal-président Sissi

Moyen-Orient

Les Emirats expulsent vers Le Caire un opposant au maréchal-président Sissi

L’ex-Premier ministre égyptien Ahmed Chafiq, qui a annoncé son intention d’être candidat à la présidentielle prévue en 2018, est arrivé samedi soir au Caire après son expulsion par les Emirats arabes unis, où il vivait en exil depuis 2012.

M. Chafiq a atterri en soirée à l’aéroport du Caire qu’il a quitté rapidement vers une destination inconnue, selon un responsable aéroportuaire. 

L’ancien Premier ministre de Moubarak a été interpellé dans la journée à son domicile aux Emirats et expulsé vers l’Egypte, ont indiqué deux proches à l’AFP.

L’agence de presse émiratie WAM a parallèlement annoncé que M. Chafiq avait quitté les Emirats pour revenir en Egypte, précisant que sa famille était restée dans le pays et sans parler d’expulsion.

En début de semaine, M. Chafiq avait annoncé son intention d’être candidat à la présidentielle égyptienne contre le président Abdel Fattah al-Sissi, qui va très probablement se présenter pour un deuxième mandat.

Quelques heures plus tard, il affirmait que les Emirats l’empêchaient de quitter leur territoire, suscitant la colère des autorités de ce pays du Golfe allié du régime Sissi.

Samedi, des responsables émiratis « sont venus le chercher chez lui et l’ont mis dans un avion privé. Ils ont dit qu’il retournerait au Caire car ils pouvaient seulement le renvoyer vers son pays d’origine », a indiqué l’une de ses proches.

Un autre a confirmé à l’AFP que M. Chafiq serait expulsé vers l’Egypte alors que son avocate, Dina Adly, indiquait sur Facebook que son client avait été « arrêté » pour être renvoyé en Egypte.

Rival sérieux de Sissi 

Ahmed Chafiq avait été candidat à l’élection présidentielle de 2012, mais il avait perdu de peu face à l’islamiste Mohamed Morsi. Peu après cette défaite, il avait été poursuivi par la justice égyptienne pour corruption et avait pris le chemin de l’exil aux Emirats arabes unis.

Désormais acquitté, son avocat avait affirmé qu’il était libre de revenir en Egypte.

Ahmed Chafiq pourrait être l’un des rares candidats à représenter une sérieuse menace pour le président Sissi, ancien chef de l’armée qui a remporté l’élection de 2014 après avoir renversé M. Morsi, issu des Frères musulmans.

Depuis son arrivée au pouvoir, les organisations internationales de défense des droits de l’Homme accusent régulièrement son régime de réprimer toute opposition, et d’être à l’origine de disparitions forcées et d’actes de torture.

M. Chafiq, un haut-gradé de l’aviation, avait été nommé Premier ministre au cours des derniers jours au pouvoir de Hosni Moubarak, chassé par un soulèvement populaire en 2011 après 30 ans à la tête du pays.

Les candidats pour la nouvelle présidentielle entreront officiellement en lice lors du lancement des procédures devant la commission électorale début 2018. 

« Je ne vois pas de raison pour laquelle il ne pourrait pas participer. Je ne suis pas un expert, je sais qu’il a eu des soucis avec la justice, je ne sais pas s’ils ont été résolus, mais en principe il est libre de se présenter devant les électeurs », a assuré vendredi le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukry.

« Comme dans toutes les sociétés, ce sera aux électeurs de décider », a ajouté M. Choukry lors d’une conférence à Rome.

Selon Hassan Nafaa, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, « le gouvernement a peur de n’importe quel candidat mais particulièrement de M. Chafiq (…) qui a bien plus d’expérience politique que M. Sissi lui-même n’en avait ». 

Auteur
AFP

 




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