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Les Etats-Unis vont déployer des drones tueurs au Niger

Terrorisme au Sahel

Les Etats-Unis vont déployer des drones tueurs au Niger

Le commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom) vient de signer un mémorandum d’entente avec le gouvernement nigérien autorisant le déploiement de ces engins tueurs à partir de la capitale Niamey et d’Agadez, selon la même source.

L’armée américaine employait déjà au Niger des drones pour des besoins de renseignement en appui aux forces nigériennes contre les groupes terroristes mais a poussé depuis quelques années pour que les drones soient armés.

L’embuscade à Tongo Tongo qui a coûté la vie à quatre soldats américains en octobre dernier a accéléré le déblocage de la situation.

Africom a refusé de commenter l’accord. « Pour des raisons de sécurité opérationnelle, je ne ferai aucun commentaire sur des autorités ou des autorisations militaires spécifiques », a déclaré la porte-parole d’Africom, Robyn Mack.

« Le Niger et les Etats-Unis sont résolus à travailler ensemble pour empêcher les organisations terroristes d’utiliser la région comme refuge », a-t-elle ajouté.

En Afrique, le Niger est devenu « la principale plaque tournante pour les opérations militaires américaines dirigées contre les groupes extrémistes tels que Boko Haram, al-Qaida et l’organisation de l’Etat Islamique », a souligné Stars and Strips, le quotidien des forces armées des Etats-Unis à l’étranger, en commentant vendredi l’accord conclu entre Africom et le gouvernement nigérien.

Sur le terrain, le Pentagone a déployé 800 soldats au Niger et compte achever la construction d’une base militaire à Agadez en 2018. La base devait être opérationnelle cette année mais les retards accusés dans les travaux de construction ont repoussé son ouverture jusqu’à l’année prochaine, selon Stars and Strips.

Selon la même source, la base d’Agadez devrait permettre aux forces américaines de mener des missions offensives par drones armés au-delà des frontières du Niger et frapper des cibles en Libye, au Mali, au Tchad et au Nigeria.

L’accord passé entre Africom et le gouvernement nigérien suscite déjà l’inquiétude de la société civile qui dit craindre les risques de victimes collatérales civiles parmi les populations nomades de la région.

En 2016, environ 441 terroristes et un civil ont été tués dans 53 frappes aériennes menées dans le cadre de la guerre contre le terrorisme, selon un rapport de la Direction du renseignement américain (DNI).

L’ancienne administration d’Obama qui voulait mettre fin à la polémique qui avait entouré ce sujet sur lequel elle avait souvent refusé de s’exprimer, a révélé en 2016, pour la première fois, le nombre de civils tués au Pakistan, au Yémen et en Afrique. Elle avait alors avancé un nombre oscillant entre 64 et 116 victimes civiles tuées depuis 2009.

Mais ces chiffres restent de loin inférieurs aux estimations des ONG et des organisations de défense des droits de l’homme qui évaluent ces pertes humaines à plus 1.100 victimes.

L’usage de drones par la CIA et les forces spéciales du Pentagone a toujours été tenu secret malgré les appels des ONG à reconnaître et rendre publiques ces bavures. Ces ONG ont accusé les autorités américaines de sous estimer les pertes humaines dans leur guerre contre le terrorisme.

Auteur
APS

 




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