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Les étudiants dénoncent les ministres de Bouteflika engagés par Tebboune

DISSIDENCE CITOYENNE

Les étudiants dénoncent les ministres de Bouteflika engagés par Tebboune

Des milliers d’étudiants ont manifesté mardi à Alger pour la 46e semaine consécutive contre le pouvoir en place, fustigeant le nouveau gouvernement formé par le président Abdelmadjid Tebboune, dont l’élection récente est à leurs yeux « illégitime ».

La mobilisation de mardi est toujours là. Même si elle est un peu moindre, les étudiants et les citoyens sont toujours vent debout contre le système qui ne fait montre d’aucune volonté de changement profond.

Accompagnés de simples citoyens et d’enseignants, les étudiants ont défilé pacifiquement dans les rues du centre de la capitale, au milieu d’un dispositif de sécurité toujours important même s’il a été allégé par rapport aux semaines précédentes, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les mots d’ordre sonnent comme des verdicts contre le locataire d’El Mouradia. « Président illégitime, nous poursuivrons notre marche », ont scandé les manifestants à l’adresse de M. Tebboune, élu le 12 décembre lors d’un scrutin boycotté par le « Hirak », le mouvement de contestation populaire du régime qui ébranle l’Algérie depuis bientôt un an.

Le nouveau gouvernement, dont la composition a été dévoilée le 2 janvier, a été conspué par les étudiants, qui continuent de réclamer l’instauration d’une « période de transition » afin de démanteler le « système » au pouvoir en Algérie depuis son indépendance en 1962.

Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire : « Nombre de ministres : Allemagne 15, France 18, Chine 26, Algérie 39 », en référence à la liste du nouveau gouvernement.

« Ils ont confié les ministères à des responsables ayant travaillé sous les ordres de Bouteflika. C’est une vraie provocation », s’insurgeait Salah Badi, 22 ans, étudiant en master de droit à Alger.

Plus d’un tiers (11) des 28 ministres de plein exercice nommés la semaine dernière l’étaient déjà dans le gouvernement sortant ou sous les 20 ans de présidence d’Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission le 2 avril sous la pression du « Hirak ».

« Nous continuerons à descendre dans la rue car les revendications principales du +Hirak+, notamment le changement du système, attendent toujours d’être satisfaites », a expliqué Walid, 21 ans, également étudiant à la faculté de droit de la capitale.

Comme chaque mardi et vendredi, la foule a également scandé des slogans visant le haut commandement militaire, structure opaque qui dirige de façon plus ou moins ouverte, selon les périodes, l’Algérie depuis son indépendance en 1962.

« Un Etat civil et non militaire », ont notamment crié les manifestants.

Des rassemblements étudiants se sont également déroulés à Constantine (nord-est), Tizi Ouzou et Bejaïa, deux villes de Kabylie, mais aussi dans de nombreuses villes universitaires du pays. La même colère sourde traverse l’Algérie et le pouvoir en place s’avère incapable de répondre aux attentes même les plus urgentes.

 

Auteur
La rédaction/AFP

 




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