23 avril 2024
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Les félons redoublent de férocité

OPINION

Les félons redoublent de férocité

La Kabylie, fer de lance des luttes démocratiques, paye de lourds tributs ses engagements.

Le système de représentation des choses et du monde est naturellement différent selon les peuples, les cultures et les civilisations. Dans ce cadre, la pensée sociale s’appuie sur le legs et les repères puisés dans l’ancestralité qui eux structurent les comportements qui traversent le temps et les époques quelles que soient les fractures historiques rencontrées.

Cette question ramène, en toute bonne conscience à la tragique situation de la Kabylie qui se différencie clairement en termes de projet de société d’une « Algérie arabo-islamique ».

Toutes les tentatives politiques menées par les partis dits kabyles et les partis dits démocrates (pluralité culturelle, linguistique, démocratie, respects des droits etc.) sont mises en échec par la réalité d’un choix idéologique et constitutionnel déclaré inaliénable. Après l’apocalypse, après l’inhumanité d’un acte exhibé à ciel ouvert, j’avais pensé que le responsable avéré allait être unanimement condamné par l’ensemble de la société et notamment par ses élites politiques et intellectuelles. Mais non ! La naïveté tétée au creux de ma culture montagnarde continue de se jouer de ma pensée.

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Les félons, anciens et renouvelés, redoublent de férocité et rongent avec appétit les quatre flancs de la Kabylie. Trois catégories :

1. Une catégorie entraînée par un passé dont elle redoute le détachement. Il s’ensuit une attitude paradoxale vacillant entre une fidélité non exprimée à l’essence ancestrale et une évanescence dans un suivisme que pourtant elle sait fatal. 

2. Une deuxième catégorie qui joue d’un passé légitime dont elle se pare. Elle exprime un émoi devant le drame mais agit dans un sens qui sert bien plus un système dont elle tire bénéfice matériel et pouvoir tout en restant l’humble serviteur et courroie de transmission de ses valeurs. 

3. La troisième se présente sous une forme plus subtile, utilisant la magie du verbe dont elle a le secret. Elle a la maîtrise de sa culture ancestrale et des valeurs de sa société, une société qu’elle disqualifie dans sa représentation en cherchant à la contenir sur un espace politique, économique et humain réduit.

A ses côtés s’agrippent des plumes acerbes, telle celle d’un Kamel Daoud qui, non seulement n’a pas versé une larme d’encre sur une feuille blanche devant les crimes qui frappent la Kabylie mais sème une désinformation dangereuse qui vocifère un mépris souvent répété de toute symbolique kabyle. Une plume mégalomane, ivre de la futilité d’un narcissisme outrancier, imbu de l’image malsaine de fatuité, une rencontre pour produire une culture de puérilité ravageuse.

Cette catégorie crée un discours de conditionnement collectif. Il convient pour ses leaders, à travers leur narcissisme meurtrier, d’entretenir une constante apologie de la légèreté des opinions des autres sans proposer un tant soit peu un projet personnel conséquent. Ils pérorent sur les droits humains ou culturels sans dénoncer l’arbitraire, sans remettre en cause l’idéologie de la régression civilisationnelle. Ces personnages se conduisent comme des gourous qui masquent la violence du pouvoir étatique, choisissant la manipulation par la peur et par le verbe.

Ces trois catégories contribuent, par leur position, à une vision politique intégriste. Elles prolongent la discrimination ethnique et culturelle en poursuivant le fantôme d’une unité nationale basée sur l’absorption de toute différence, tandis que le mal absolu vient des valeurs imposées par le système.

Une attitude qui sème la désinformation et le doute, qui cultive le déni de la réalité pour un carriérisme mercenaire pendant que la Kabylie est livrée à la violence et aux forces de l’obscurantisme. Ce qui, à terme, peut porter atteinte à la santé mentale et cognitive de l’organisme social. 

Toutes les belles théories du monde n’expliquent le reniement de soi autrement que par le mépris de soi. Je suis peut-être, un illuminé, un utopiste ? Je l’accepte. Oui …, quand je regarde ma vaste contrée qui, autrefois était fière de la chevauchée fantastique de ses cavaliers intrépides, de cette contrée aux rêves multiples, aux merveilles ineffables, ma raison se trouve bafouée, incapable de donner la moindre explication rationnelle. Un peuple qui se méprise et se renie, un exemple probablement unique dans l’histoire de l’humanité.

Auteur
Raveh Urahmun

 




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