Selon des sources libanaises, les forces terrestres israéliennes ont atteint leur point le plus avancé au Liban depuis le début de leur incursion terrestre. L’aviation israélienne multiplie par ailleurs ses raids, notamment sur Beyrouth. Dans l’autre sens, des tirs de roquettes intenses du Hezbollah ont été constatés. Un weekend de combats avec peut-être l’espoir d’un cessez-le-feu proche.
Le porte-parole de l’armée israélienne a lancé, ce matin du 17 novembre, un nouvel appel, en arabe, à l’évacuation de plusieurs immeubles dans la banlieue sud de la capitale du Liban en prévision de frappes de l’aviation israélienne sur ce qui est qualifié par Israël d’infrastructures terroristes du Hezbollah. Les habitants des quartiers de Hadath Beyrouth, Burj al-Barajneh et Chiyah, ont reçu l’ordre de quitter leur logement. Ce nouvel appel de l’armée israélienne a été suivi, une demi-heure plus tard, par des frappes au sud de la capitale. Cela au lendemain d’une journée particulièrement intense dans les opérations israéliennes au Liban.
La banlieue sud de Beyrouth a été visée samedi 16 novembre par une série de raids aériens qui ont entièrement détruit des immeubles résidentiels et des commerces. Les puissantes explosions ont été entendues toute la journée dans le Beyrouth intra-muros et sa périphérie, rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.
Des frappes sur tout le territoire libanais
La cité côtière de Tyr et Nabatiyé, les deux plus grandes villes du sud du Liban, ont été soumises à un déluge de feu qui a transformé des pâtés d’immeubles en tas de ruines. L’aviation et l’artillerie israéliennes ont attaqué une quarantaine de localités dans la partie méridionale du pays, où l’armée israélienne est engagée depuis 72 heures dans une nouvelle offensive terrestre plus en profondeur. Les troupes israéliennes rencontrent une forte résistance de la part de combattants du Hezbollah et des affrontements au corps à corps se déroulent dans le secteur occidental de la frontière. Les chasseurs bombardiers israéliens n’ont pas épargné l’est du Liban, où des raids meurtriers ont visé des localités dans la chaîne montagneuse de l’Anti-Liban, limitrophe de la Syrie.
Le Hezbollah a de son côté revendiqué 25 opérations, dont des tirs de missiles de gros calibres et des drones d’attaques contre des cibles en Israël. Le mouvement chiite libanais a lancé cinq attaques simultanées sur des positions dans la région d’Haïfa, dont la base navale de Stella Maris, à 35 kilomètres de la frontière. Quatre-vingts tirs en provenance du Liban ont été constatés sur le territoire israélien, précise notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.
C’est dans ce contexte quel’émissaire américain revient dans la région. Amos Hochstein va tenter de finaliser un accord de trêve. En Israël, on affirme que des progrès ont été réalisés, mais que le projet se heurte à deux difficultés. Alors que l’armée libanaise est censée se déployer dans le sud du pays, Israël exige de pouvoir intervenir à tout moment en cas de violation de l’accord. Le Hezbollah refuse de son côté de se retirer de la zone.
Une atmosphère également tendue en Israël
En marge des manifestations du 16 novembre en Israël, comme tous les samedis soir, un incident a retenu l’attention. Deux fusées éclairantes ont été tirées sur la résidence privée de Benyamin Netanyahu à Césarée. Le Premier ministre et son épouse n’étaient pas présents sur place. Trois suspects ont été arrêtés, ont indiqué la police et le Shin Beth (service de sécurité intérieure).
Cet incident, condamné par l’opposition israélienne, entraîne des réactions très vives au sein de la majorité. Le ministre de la Justice propose tout simplement de mettre en place la réforme judiciaire tant décriée par une partie de la population en Israël depuis plus d’un an. De son côté, l’extrême droite veut que des mesures soient prises contre les dirigeants du mouvement de protestation qui organise chaque semaine les manifestations en faveur de la libération des otages et contre le gouvernement.
Rfi