Site icon Le Matin d'Algérie

Les habitants de Melbou (Bejaia) interpellent Mme la ministre 

ENVIRONNNEMENT

Les habitants de Melbou (Bejaia) interpellent Mme la ministre 

Au moment où l’Onu tire la sonnette d’alarme sur l’état de la planète, les citoyens de Melbou dans la wilaya de Bejaia interpellent, quand à eux, Mme la ministre de l’Environnement, dans une pétition, sur l’urgence d’intervenir sur la décharge intercommunale qui menace gravement la santé publique. 

« Il n’est plus possible aujourd’hui d’aspirer à la joie et au bonheur sans tenir compte de l’état de l’environnement naturel dans lequel toute société évolue. La question écologique  qui était, dans les années 1970 et 1980, une affaire de protection de la nature liée à un avenir lointain,  est désormais une question d’existence liée à notre vie quotidienne. Ceci s’applique parfaitement au cas de la catastrophe écologique de oued Aguerioune», tonne le lanceur de la pétition M.  Outemzabt B. 

C’est une la pétition contre le « brûlage » de la décharge qui vient d’être lancée en l’espace d’un an. La première pour rappel a été mise en ligne en mai 2017.

N’ayant pas donné suite, faute de signatures, elle tombe à l’eau. Cette année, Les auteurs reviennent à la charge avec 5000 signataires pour interpeller Mme la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Fatima Zohra Zerouati
afin de «procéder, à court terme, à un arrêt immédiat du brûlage des déchets de la décharge de la rivière Aguerioune dans la daira de Souk El Tenine (communes de Melbou et Souk El Tenine), et de mettre en place des solutions de traitement respectueuses des habitants et de la nature»

La menace vient aussi des décharges sauvages qui ont vu le jour tout au long de ladite rivière au niveau des communes de Kherrata, Taskrioute, et Darguina. Ces décharges donc, sont en contact direct avec la rivière qui charrie tous les déchets vers la mer qui est aussi menacée par la pollution.

Pire encore, en hiver la mer rejette tout sur les plages de Melbou et de Souk El Tenine. L’image offerte n’est qu’un désastre sans précédent. 

Mais ce qui inquiète plus les citoyens est la décharge de l’embouchure de Oued Aguerioune. L’on continue à y déverser des tonnes de déchets ménagers de la daïra avec toutes les menaces que cela peut engendrer aux habitants d’une dizaine de villages environnants.

Les pétitionaires disent ne plus pouvoir respirer de l’air frais de jour comme de nuit.  «Il est difficile de vivre en paix. Cette situation est due à la fumée émanant de cette décharge. La situation est grave. Cette année, la fumée a atteint tous les quartiers et villages de Melbou, Tikhribine, Tizi War, et Souk-El-Tenine», écrivent-ils. Inévitablement, ces fumées ne sont pas sans conséquence sur la santé des milliers d’habitants et des touristes qui y affluent durant l’été.
 

Les sites touristiques menacés

Outre les problèmes de la santé publique et de l’environnement, les signataires tiennent aussi à attirer l’attention de la direction du tourisme sur le danger qui persiste toujours. « Cette région, vu ses sites naturels paradisiaques, représente une source de richesse inestimable pour notre pays qui projette de développer et de valoriser le secteur du tourisme », préviennent ces citoyens.

Cela étant, il importe se noter que plusieurs projets touristiques dont des hôtels sont déjà en phase de réalisation à Melbou et à Souk-El-Tenine. Il va de soi que la réussite de cette activité économique est directement liée à la fermeture des décharges en question. Et par-là même de la résolution de la question des déchets ménagers. 

On propose notamment de développer, à moyen terme, «un plan plus efficace pour la gestion des déchets. Celui-ci pouvant comporter diverses opérations dont: la collecte, le transport, le stockage, le tri et le traitement nécessaires à la récupération des éléments et matériaux réutilisables ou de l’énergie, ainsi qu’au dépôt ou au rejet dans le milieu naturel de tous autres produits dans des conditions propres afin d’éviter les nuisances. Cependant, à long terme, il est impératif d’envisager un déplacement éminent de la décharge en question». Et pourquoi pas un centre de traitement. Avec en amont une politique de tri des déchets pour les valoriser comme cela se fait ailleurs ?
 

Auteur
De Bejaia, Mounir Outemzabt

 




Quitter la version mobile