Depuis quelques décennies, on assiste à une déchéance du pouvoir démocratique représentatif parlementaire. Une déchéance visible, parce qu’on ne sait plus d’où viennent les décisions principales. Qui les inspirent, qui les agencent, qui les planifient, qui orchestre leur mise en œuvre et veillent à leurs résultats.
Ces gens-là prennent les décisions au lieu et place des hommes qui sont censés représenter la nation (nos députés, nos sénateurs, nos maires) et pas seulement en Algérie mais aussi en France, aux Etats-Unis.
De même, on voit bien que l’économie réelle se trouve de plus en plus déconnectée des activités bancaires. Le pouvoir informel a pris le pas sur le pouvoir formel. Tout cela aboutit au résultat que le pouvoir représentatif parlementaire démocratique est affaibli. Et il l’est d’autant plus qu’il ne peut même pas l’exprimer !
En effet, ce sont maintenant les médias qui détiennent la parole politique avec les tables rondes, les émissions de télévision, les vidéos, les smartphones. On connaît cent fois mieux les journalistes qui discutent le soir sur les plateaux de télévision de ce qui s’est passé la veille, que les députés ou les sénateurs absents des débats publics déconnectés des problèmes de la société.
La parole des politiques ne porte plus, ne parle plus, ne réfléchit plus, elle sèche. D’ailleurs, même s’ils décidaient de le faire, ils ne sont plus écoutés. Ils ne servent plus à rien. Ils coûtent beaucoup et rapportent peu à la société. Ils grèvent inutilement le budget de l’Etat, Cela signifie tout simplement que nous assistons à une dépolitisation de la société dans son ensemble. Les hommes politiques sont-ils compétents pour relever les défis qui s’imposent à eux ? S’ils ne le sont pas dans au niveau national, peuvent-ils l’être sur le plan international.
Personne n’avait prévu à ce que je sache que la Chine deviendrait une telle puissance industrielle qui rivalise avec les Etats-Unis l’hégémonie sur le monde. Ils font leur travail en silence loin des de la lumière des projecteurs et du bruit des sirènes. Mais jamais les politiques aussi bien en France et encore plus en Algérie, ne font venir les spécialistes d’une question pour en savoir plus.
Les politiques en France croient qu’ils savent tout. Ils considèrent que la politique est un savoir gardé. Ce savoir gardé, c’est la fameuse passion du pouvoir. Une passion forte bien rémunérée du reste. Une passion qui leur colle à la peau jusqu’à la fin de leurs jours. Le maintien au pouvoir absorbe l’énergie des politiques de façon pathétique.
La passion du pouvoir est la plus forte de toutes les passions. Il n’y a pas de compromis pour prendre le pouvoir. Chaque personne qui se lance dans la course politique est persuadée qu’elle va faire quelque chose de grand !
Certains hommes ont même la certitude d’incarner l’histoire. Le sens de l’histoire. Il faut avoir une idéologie porteuse pour incarner un avenir et rassembler la nation derrière soi. On peut ensuite ruser avec l’histoire pour accomplir certaines réformes. La démagogie est l’arme la plus utilisée par les hommes politiques.
Ils vont au-devant du désir des gens et leur faisant miroiter ce que les gens n’osent même pas espérer. Il y a dans tous les pays des politiques démagogues. Les nôtres ont été à bonne école.
Soixante ans après l’indépendance, les politiques algériens n’ont toujours rien compris que être élus c’est être au service de l’Etat. Non le contraire.
C’est ainsi que ls hommes de principe coulent, les opportunistes flottent. Il fait bon de flotter en ce temps de canicule dans un pays où le stress hydrique se conjugue avec les dômes de chaleur. Là où il y a le feu il n’y a pas d’eau, là où il y a l’eau, il n’y a pas de feu.
Dr A. Boumezrag