19 avril 2024
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Les insoutenables condamnations d’Aït Chebib, Kamira Naït Sid et des autres

Bouaziz et Kamira Naït Sid

Le tribunal criminel de première instance de Dar El Beida a prononcé mardi de très lourdes condamnations contre des militants activistes et hommes politiques pacifiques tous originaires de Kabylie.

La justice a fait encore une fois ce qu’elle sait faire : condamner des femmes et des hommes pour leurs opinions politiques. Elle n’a pas tremblé pour condamner des innocents pour leurs opinions. Cruelle et indigne d’un État qui se revendique des valeurs de la Soummam.

Le verdict est tombé dans la nuit du 07 au 08 mars 2023, dans l’affaire de Kamira Nait Sid et de ses co-accusés. Terrible. Insoutenable par son injustice.

Ferhat Mehenni, président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, Hanafi Ferhouh, Abderahmane Merzoug et Slimane Kadi sont condamnés à la prison à la perpétuité

Jugurtha Louerguioui est condamné à la perpétuité malgré son décès. A croire que la justice algérienne est dans l’ignorance de l’information. Et pourtant c’est elle qui l’avait poussé à l’exil.

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Nait Sid Kamira (présidente du Congrès mondial amazigh) est condamnée à 2 ans de prison ferme et à 50 000 dinars d’amende.

Hamzi Lounis est condamné à 05 ans de prison ferme. Ait Chebib Bouaziz, lui est condamné à 6 ans de prison ferme et 100 000 dinars d’amende.  Il est manifeste que les autorités lui font payer son engagement politique.

Ahmed Saïd Farid prend 03 ans de prison ferme et une amende de 50 000 dinars avec mandat de dépôt à l’audience.

Mendas Smail est acquitté, mais il reste en détention. Il est sous mandat de dépôt dans une autre affaire. Le supplice est donc long. Interminable pour Mendas Smaïl et les autres.

Il y a lieu de rappeler que Jugurtha Louerguioui est retrouvé mort, à Paris, en France, le 04 décembre 2022. Sa dépouille a été rapatriée en Algérie après de longues semaines de tergiversations de la part des autorités.

Les désormais condamnés sont poursuivis pour les mêmes chefs d’accusations, à savoir «atteinte à l’intégrité et à l’unité nationales», «atteinte à la sûreté de l’État» et «appartenance à organisation terroriste». Un lexique inventé à la faveur de la « nouvelle Algérie ».

Le procès de ces militants pacifiques s’est ouvert mardi 07 mars 2023, au tribunal criminel de première instance de Dar El Beida, wilaya d’Alger. Ils sont dix accusés dans ce dossier et cinq seulement sont présents, quatre en détention et un comparaissant libre. Il s’agit de Kamira Nait Sid, Smaïl Amendas et Lounès Hamzi, en détention à la prison de Koléa, Bouaziz Ait Chebib, en détention à la prison d’Ain Oualemane, wilaya de Sétif, ainsi qu’Ahmed Saïd Farid, en liberté.

Interrogé par le juge, en vision-conférence, Bouaziz Ait Chebib a battu en brèche les accusations portées contre lui. Il a rappelé qu’il n’a cessé de répondre à ces questions dans les autres procès où il est poursuivi pour les mêmes accusations. Ce procès cousu de fil blanc est entaché par l’arbitraire des accusations particulièrement imaginaires retenues contre ces prisonniers politiques. Les avocats ont aussi démonté tout l’arsenal d’accusations,  mais en vain. On n’est pas dans une justice ordinaire et qui rend la loi stricto sensu. Non.

Depuis l’été 2019, une machine impitoyable s’est mise en branle contre les militants activistes pour annihiler toute volonté d’opposition au régime en place. En la matière, les militants du MAK et les autonomistes kabyles sont particulièrement visés depuis l’ère Bouteflika qui les avait privés de passeports.

LM./Cnld

Hamou Boumedine et Bouaziz Aït Chebib devant les juges

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