Site icon Le Matin d'Algérie

Les législatives du 12 juin constituent un autre coup de force, dénonce le CNCC

TRIBUNE

Les législatives du 12 juin constituent un autre coup de force, dénonce le CNCC

La Coordination nationale pour le congrès de la citoyenneté (CNCC) nous a fait parvenir la déclaration suivante dans laquelle elle dénonce les prochaines législatives et condamne la répression policière. 

La Coordination nationale pour le Congrès de la citoyenneté s’est réunie ce 17 avril. Elle a examiné la situation politique nationale.

Dans un contexte de retour des manifestations populaires exigeant un changement politique radical, le pouvoir s’apprête à rééditer, le 12 juin prochain, un autre coup de force à travers un simulacre d’élections législatives destinées à recomposer et récompenser ses anciennes et nouvelles clientèles. 

Désertée par toute l’opposition démocratique et progressiste, la mascarade entend reconduire le système autoritaire quitte à aggraver la crise de légitimité qui éloigne les citoyens de l’Etat, chaque jour davantage.

La CNCC considère que ni cette « élection », ni son report, ni aucune autre « élection » de substitution à l’instar de la présidentielle anticipée, ne sont une solution. Toute élection organisée unilatéralement à l’ombre de la répression, du déni des libertés publiques et en dehors d’une période de transition démocratique autonome et d’un processus constituant souverain, est condamnée à reproduire le même Etat de non-droit et la même corruption structurelle. Le peuple algérien ne peut que rejeter et condamner ce nouvel épisode de la longue et triste histoire de la confiscation de sa souveraineté. 

La CNCC a examiné la proposition faite par des acteurs de la société civile d’aller vers une conférence nationale du Hirak à Kherrata pour mai prochain. La CNCC ne rejette pas le principe ni l’opportunité de l’initiative. Toutefois, afin d’augmenter les chances de réussite et de la prémunir de tout dérapage, la CNCC appelle à en baliser d’avance le déroulement et les objectifs en les inscrivant dans le cadre de l’exigence d’une transition démocratique indépendante et d’un processus constituant souverain, loin de toutes cooptations par le système illégitime ou réhabilitation de son agenda autoritaire.

Au plan de l’indispensable aboutissement pacifique du processus révolutionnaire en cours, la CNCC qui condamne la poursuite de la répression policière et judiciaire, appelle les citoyen.ne.s et organisations politiques acquis à la démocratie à faire de la libération des détenus politiques et d’opinion, de l’arrêt de la répression et de  la consécration effective des libertés individuelles et collectives et de l’égalité en droits, devant la Loi, entre la femme et l’homme,  le centre de toutes les mobilisations.

La réussite de la révolution démocratique contre un ordre policier de près de 60 ans exige liberté et organisation des énergies citoyennes. Rassembler le courant démocratique de la société civile est le meilleur gage de réussite du processus révolutionnaire pacifique en cours.  

Noyau universitaire de réflexion Annaba (NUR) ; Citoyens liés par l’action pour le changement (CLAC), Collectif initiative citoyenne pour le changement (CICC), Manifeste des militants pour les libertés démocratiques (MMLD), Association Djazairouna, Collectif Pouvoir au peuple (PAP) et le Collectif des amis du Manifeste pour l’Algérie nouvelle (CAMAN).

Alger, le 18 avril 2021 

 




Quitter la version mobile