Dans un contexte de black-out médiatique et en l’absence de toute volonté de dialogue de la part des autorités, le mouvement de protestation des médecins résidents dans les hôpitaux algériens entre dans sa neuvième semaine consécutive.
La situation de pourrissement imposée par le régime les a poussés à intensifier leurs protestations en organisant des sit-in à l’intérieur des hôpitaux pour faire pression sur la tutelle pour l’amener à la table du dialogue.
Les médecins résidents, des étudiants en médecine en phase de stage de pré-diplôme, poursuivent leur grève depuis le 9 décembre dernier pour protester contre ce qu’ils considèrent comme « une dégradation de leurs conditions sociales et professionnelles, qui affecte négativement leur performance et fragilise la qualité des soins prodigués aux patients ».
Les médecins expriment leur mécontentement face à leurs faibles salaires mensuels, qui ne reflètent pas le volume de travail qu’ils effectuent et ne suffisent pas à couvrir le coût de la vie. Ils réclament une augmentation de leurs salaires et une révision de diverses subventions et compensations, comme les primes de garde et de rendement.
Ils réclament également une modification du « Registre des médecins résidents » pour clarifier leurs droits et devoirs, et définir leurs tâches au sein des hôpitaux, tout en impliquant leurs représentants dans les décisions liées à leur parcours académique et à leur avenir professionnel.
Les médecins réclament également que leurs diplômes soient reconnus au même titre que les autres spécialisations universitaires, que les services sociaux soient améliorés et que les droits des médecins résidents de sexe féminin en congé de maternité soient reconsidérés, sans que cela n’affecte leur carrière universitaire.
Dans leur dernière déclaration, les étudiants médecins grévistes ont affirmé qu’ils ne cherchent pas à entraver le système de santé ni à entrer en confrontation avec une quelconque partie, mais réclament seulement des droits légitimes qui leur garantissent des conditions de travail décentes qui récompensent leurs efforts et contribuent à améliorer la qualité des soins de santé pour les citoyens algériens.
Ils estiment que leurs demandes ne sont pas exagérées, mais représentent plutôt le minimum pour assurer un environnement de travail qui respecte les sacrifices consentis par le médecin résident au quotidien. Les médecins résident ont également souligné la nécessité de « poursuivre la grève légale jusqu’à ce que toutes leurs revendications soient satisfaites, et d’organiser prochainement des manifestations nationales pour dénoncer les conditions difficiles dans lesquelles ils vivent et rejeter toute forme de marginalisation ».
Silence médiatique
Les médecins résidents ont vivement critiqué le « black-out médiatique sur leur mouvement de protestation ». Ils ont appelé les autorités officielles à ouvrir des canaux de dialogue et à répondre à leurs demandes, soulignant leur disposition à négocier avec les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur, qui sont leurs tutelles directes,.
Ils ont aussi sollicité une deuxième réunion avec la commission de la santé du Parlement, avec la présence d’un représentant de chaque faculté de médecine, pour discuter des solutions possibles dans les cadres législatif et réglementaire.
Les médecins résidents reçoivent de bas salaires, ne bénéficient pas d’avantages sociaux. Les femmes médecins résidents n’ont pas droit à un congé de maternité, malgré les grandes responsabilités qu’elles assument dans les hôpitaux.
Rabah Aït Abache