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« Les partis de la coalition savent qu’il n’y aura pas de 5e mandat »

ENTRETIEN avec Zoubida Assoul

« Les partis de la coalition savent qu’il n’y aura pas de 5e mandat »

L’assemblée populaire est le théâtre d’un putsch sans précédent. Les partis de la coalition se sont ligués contre un seul homme, le président de l’Assemblée, Saïd Bouhadja, pour le débarquer du perchoir. Ce qu’ils ont manifestement réussi à faire en foulant au pied le règlement intérieur de la chambre. Bien entendu pour eux, tout est « légal ». Un avis que ne partagent pas du tout l’opposition et de nombreux observateurs de la scène politique.

A ce propos, Mme Zoubida Assoul, porte-parole de Mouwatana, explique sa vision de la crise qui agite l’APN. 

Le Matin d’Algérie : Quelle est votre analyse sur ce qui se passe à l’APN ?

Zoubida Assoul : Ce qui s’est passé à l’APN est un hold-up contre la légalité constitutionnelle et juridique, puisque des partis politiques de l’alliance présidentielle ont empêché le président de l’APN de se rendre à son bureau et assurer ses missions par la force et le blocage de l’accès à l’assemblée. 

C’est inédit ce type de pratique puisque la lutte a quitté les moyens juridiques pour laisser place à la violence qui est interdite par la loi sur les partis politiques et aussi la constitution. 

Par cet acte les partis du pouvoir ont légitimé la violence dans la pratique politique et cela n’augure rien de bon, sans parler de l’impact de ces actes sur les citoyens ainsi qu’à l’échelle internationale et ses conséquences sur la crédibilité de l’Etat algérien. A ce titre, la réunion du bureau de l’APN est illégale et la vacance dont parlent ces gens n’existe pas aux yeux du règlement intérieur de l’APN notamment l’article 10. 

Après la neutralisation du président de l’APN, que peut faire la commission juridique ?

Je pense que les partis du pouvoir savent qu’il n’y aura de 5ème mandat pour le président et ils veulent garder la main pour influer sur le choix du prochain président.

Pourquoi selon vous on veut à tout prix « la tête » de Bouhadja en ce moment, on parle d’un énième amendement de la constitution ?   

Si on veut amender la constitution ce n’est pas la bonne manière, si s’était le cas, cette majorité à l’APN pouvait assurer cela, pourquoi cette perte de temps et ce blocage ? Donc le temps n’est point en faveur de cette hypothèse. 

Le président a amendé trois fois la constitution par le parlement en chambres réunies, s’il le voulait et pouvait il l’aurait fait, c’est pourquoi je trouve peu probable cette hypothèse.

Quelle est alors, selon vous la prochaine étape de ces deux partis et leurs soutiens ?

Je pense que les jours à venir vont être très chauds, ces gens sentent que c’est leur fin de règne, ce qui explique la violence exercée. 

Auteur
La rédaction

 




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