Dimanche 5 novembre 2017
Les pays arabes en déclin religieux, les Algériens soutiennent la charia et les islamistes !
L’influence de l’islam dans les pays arabes, est de plus en plus faible. En Égypte, par exemple et selon le sondeur Arab Barometer, le soutien à l’imposition de la charia (loi islamique) est passé de 84% en 2011 à 34% en 2016.
Selon le magazine britannique The Economist, les mosquées égyptiennes peinent à faire le plein de fidèles, même les vendredis. « Pendant les prières du vendredi, les fidèles de Muhammad Yousef, un jeune prédicateur puritain de la ville égyptienne de Mansoura, priaient dans les ruelles entourant sa mosquée. Maintenant Sheikh Muhammad parle d’une bonne semaine s’il remplit la moitié de la mosquée », peut-on lire dans l’article.
Mieux : selon le même article, au Caire, des femmes se permettent le luxe de s’installer dans les cafés de rue traditionnellement réservées aux hommes en fumant des narguilés. « Certains établissements servent de l’alcool, ce que l’Islam interdit. « Nous sommes en déclin religieux », se lamente le Sheikh Muhammad, dont le désespoir est partagé par les clercs dans de nombreuses régions du monde arabe », poursuit le magazine anglais.
Les sondages montrent également que les Egyptiens prient aussi moins, et que dans des endroits comme le Liban et le Maroc, seulement la moitié des musulmans écoutent les récits du Coran aujourd’hui, par rapport à 2011.
L’article fait intervenir Michael Robbins, un Américain qui dirige le sondeur Barometer, qui explique que des changements profond s’opèrent dans les sociétés dites musulmanes, et que la nouvelle génération de dirigeants arabes, s’adaptent par « intérêt politique
Le changement s’opère également, selon The Economist, dans les pays du golf, comme les Émirats arabes unis (EAU), dont le prince « a financé la construction de succursales et de galeries d’art universitaires occidentales. Il a encouragé les jeunes femmes hors de la réclusion domestique et dans le service militaire, y compris sa fille. Les femmes soldats marchent souvent dans les rues en uniforme. », expliquait-le tabloïde anglais.
Quant au président Abdel-Fattah al-Sisi, après avoir mis les Frères musulmans dans la liste des organisation terroristes, il « a dénoncé l’al-Azhar, pour «intolérance». Il a fermé des milliers de mosquées et a déclaré que les musulmans ne doivent pas sacrifier des moutons dans leurs maisons pendant les festivals sans permis. Sur certaines plages, les burkinis, couvrant le corps pour les femmes conservatrices, sont interdits », pouvait-on lire encore.
La transformation la plus remarquable est en train de s’opérer en Arabie Saoudite où Muhammad bin Salman, « le jeune prince héritier, a réprimé la police religieuse, limogé des milliers d’imams et lancé un nouveau Centre de modération pour censurer les «textes faux et extrémistes » ». Dans la ville qu’il veut créer, Neom, les « vidéos promotionnelles montrent des femmes sans foulard faisant la fête avec des hommes », faisait remarquer l’article.
La laïcisation semble gagner, plusieurs autres pays arabes, dont l’Iraq, où de nombreux habitants de Mossoul après la libération de l’EI, se disent ouvertement athées.
Qu’en est-il de l’Algérie ? The Economist la définie, avec la Jordanie et la Palestine comme un pays qui soutient l’application de la Charia, à cause d’un gouvernement léthargique, et où l’islamisme est en augmentation ! « Dans les pays avec des gouvernements moins dynamiques, comme l’Algérie, les sondages montrent que le soutien à la charia et la sympathie pour les mouvements islamistes sont élevés et en croissance.»
Une analyse que partage de nombreux observateurs, qui considèrent que sous la présidence de Bouteflika, les islamistes se sont fait une virginité, et jouissent d’une sympathie et d’une impunité jamais égalée depuis l’arrêt du processus électorale dans les années 90. L’amnistie décrétée par le président algérien à l’encontre des terroristes, a dissout dans la société, un conglomérat fanatique religieux, constitué d’anciens groupes d’assassins des GIA, AIS, GSPC, Al Qaida, vétérans des guerres d’Afghanistan et de Tchétchénie, qui a infecté de l’intérieur, le tissu social algérien, en banalisant un discours intolérant et dogmatique.
L’article démontre enfin, que par calculs politiciens, les dirigeants arabes agissent comme Kemal Atatürk, le dictateur de la Turquie, qui a aboli le califat et la charia, et a interdit les costumes traditionnels, tout en consolidant son propre pouvoir et en muselant les autres courants démocratiques de la société. Sissi en est le parfait exemple.