20 avril 2024
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Les phares d’Algérie (1)

PATRIMOINE

Les phares d’Algérie (1)

Textes et photos : Zinedine Zebar.

Nous vous livrons l’histoire des phares du pays tirée du livre « Photographies des phares d’Algérie, de Zinedine Zebar. C’est le fruit de trois ans de périple et des  escapades à travers la côte  algérienne longue de 1600 km. Le photographe a répertorié 32 phares. Nous vous présentons ici quelques phares de l’ouest du pays. 

Les deux Frères Ghazaouet Tlemcen

Les Deux frères forment un ensemble insulaire situé à l’extrême Ouest de l’Algérie. Les Romains les avaient baptisé Ad Fratres, qui veut dire les deux frères. les « Deux-Frères » se dressent à l’entrée Ouest de la rade du port de Ad-Fratès, Ghazaouet  ex Nemours comme deux gardiens … pour l’éternité.

Phare des deux Frères, ghazaouet

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Phare de Ghazaouet, (Tlemcen) 1868

Le nom de  » Djemaa Ghazaouet  » (l’Assemblée des  pirates)  a été changé en 1846 pour être remplacé par Nemours, en hommage au duc de Nemours, alors que l’appellation Ad Fratres, les Deux frères, datait de la période romaine et tirait son origine  de deux rochers, deux écueils situés à 600 mètres de la côte. Des  forteresses juchées sur les cimes des monts Traras servaient de repères aux marins : murailles flanquées de tours imposantes carrées ; la forteresse de Taount, ancienne appellation berbère de Ghazaouet, a été détruite par le maréchal Bugeaud en représailles à la défaite des troupes coloniales en 1845 à Sidi Brahim ; cette forteresse surplombait la mer.

ghazaouet

« Taount était naturellement défendue, du côté de la mer, note Mohammed Hamdoun, par de hautes falaises partout inabordables, présentant un à-pic de 80 m de hauteur et, vers la terre, par des pentes très raides, couvertes d’une maigre végétation de lavande sauvage et d’arbustes épineux. Elle occupait la totalité du plateau. » Le phare de jalonnement en maçonnerie, à tour cylindrique,  implanté sur le sommet de la pointe ouest de la rade de Ghazaouet, est l’un des rares en Algérie à ne pas être situé sur un cap. L’ancêtre de ce phare a été construit pour faciliter l’acheminement des troupes coloniales aux confins de la frontière avec le Maroc. Ghazaouet se trouve dans un site stratégique. « De nuit, il faut reconnaître le feu du phare de Nemours. Ce feu qui était de quatrième ordre, blanc et fixe jusqu’en août 1907, a été modifié depuis […] L’amplitude d’horizon éclairé par le phare de Nemours est de 152°, angle compris entre deux lignes aboutissant au cap Milonia, à l’Ouest, et au cap Noë, à l’Est. » 

L’ile de Rechgoun

Phare de l’île Rachgoun (Aïn Temouchent )1870

L’île de Rachgoun, d’une superficie de 26 ha, se trouve à un mille de l’embouchure de la Tafna, au nord-ouest de Béni-Saf. Elle faisait partie du royaume de Siga, sous la tutelle du roi numide Syphax, allié de Carthage. « Elle est si peu éloignée de la terre, écrit P. J. Lethielleux, qu’un homme dont la voix est forte peut se faire entendre d’un bord à l’autre quand la mer est calme ». C’était un comptoir punique, avec sa nécropole ; un lieu de commandement privilégié par Scipion l’Africain. « Archgoul », selon le géographe el Bekri, terme qui désignait tout le territoire de Siga, métropole royale massaesyle. Si on se réfère aux informations fournies par el Bekri, Rachgoun doit-elle son nom à Ibrahim ibn Aïssa Al-Archgouli, fils d’un négociant qui s’est installé et a commandé la région avant d’y mourir ? 

Rechgoun

En 1835, pour faire oublier la bataille de la Macta, dont l’émir Abdelkader était sorti victorieux, le maréchal Clauzel décida d’occuper cette île qui « commande l’embouchure de la Tafna ». L’officier français avait compris l’importance stratégique de ce rocher « long de huit à neuf cents mètres, large de trois cents, dont le profil escarpé, de formation volcanique, se dresse à quarante ou cinquante mètres au-dessus de la mer ». Il fallait empêcher l’arrivée de munitions et d’armes envoyées de Gibraltar à l’émir et ses troupes. 31

Le phare de jalonnement qui a été dressé en 1870 au nord de cette île volcanique, conçu comme une tour carrée en maçonnerie lisse avec encorbellement à la partie supérieure, semble avoir inspiré quelque peu « le phare de la Vieille », un phare maritime du Finistère (France) construit de 1882 à 1887 sur le rocher de la Gorlebella.

L’ile Habibas Oran

Phare des Îles Habibas, 1878

Les Îles Habibas (les amies), à 26 milles au nord-ouest d’Oran, et à 6 milles de la côte, face à la plage de Madagh, sont constituées de deux massifs entourés de récifs. Elles se trouvent à une dizaine de km au large du volcan éteint de Tifaraouine. Le sommet de l’une de ces îles, point culminant à 103 mètres d’altitude, est surmonté d’un phare de jalonnement en maçonnerie, à la tour circulaire. L’accès à ces massifs volcaniques, d’une superficie de 40 hectares, archipel sans eau, s’effectue par le sud-ouest, « une passe de faible profondeur (deux mètres environ) permet l’accostage de petites embarcations à un môle de quelques mètres. Pour les bateaux de plus de 12 m ou les quillards, un mouillage abrité se situe à l’ouest de l’île, dans la baie de la mort, utilisée aussi quand les vents soufflent de l’est ou du sud-est. Le reste de l’île est difficile d’accès, voire impossible dès que la houle dépasse le demi-mètre. »

Phare de l'ile de Habibas

Auteur
Zinedine Zebar

 




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