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Les phares d’Algérie (IX)

PATRIMOINE

Les phares d’Algérie (IX)

Le phare de Stora. Crédit photos : Zinedine Zebar.

Nous vous livrons l’histoire des phares du pays tirée du livre « Photographies des phares d’Algérie, de Zinedine Zebar. C’est le fruit de trois ans de périple et des escapades à travers la côte algérienne longue de 1600 km. Le photographe a répertorié 32 phares. Nous vous présentons ici quelques phares de la côte Est du pays.

Le phare de Stora (Skikda) 1912

Le phare se trouve à 4 km à l’ouest de Skikda, à Stora, petit port de pèche abrité par des falaises. Tour pyramidale quadrangulaire en maçonnerie de pierres, il coiffe une petite ile rocheuse, et sa construction remonte à 1913 ; «au pied de la redoute des singes », d’où son appellation « phare de l’îlot des singes», ou phare Vert. « Le  phare  de  Stora   initialement  avait  sa lanterne a-dessus de  la  maison  du gardien. Par la suit il a été construit une tour au  milieu  de  l’îlot  sur   laquelle a été posée   la   lanterne.» Dans les temps anciens, Skikda portait le nom berbère de Tacigda. Elle «était appelée Rusicade à l’époque romaine, un nom phénicien qui signifierait « cap des Cigales » ou promontoires du feu ; « Rus et Ucadh » en punique ou «Raas el Wakad » en arabe une probable allusion à l’existence d’un phare sur l’un de ses promontoires dormant sur le golfe de Stora l’antique sinus numidien » 66

Proche de la plage Mollo – la famille Mollo, avant 1962, louait des cabines en été -, le phare de Stora a inspiré beaucoup de peintres. 

Le phare Cap Ras Hadid, ex-Cap de fer, (Skikda) 1907

A la pointe ouest du cap « Ras El Hadid », masse rocheuse et aride, a été construit en 1907, sur un mamelon, un phare de jalonnement formé par  une tour cylindrique en maçonnerie lisse. Ce cap figurait sur toutes les cartes du Moyen âge.  Les  berbères Koutama  négociaient déjà avec les Phéniciens. Il  est situé à  l’extrémité occidentale du massif de l’Edough, à l’est de Skikda.  « Le Râs el Hadid a pris son nom des concrétions ferrugineuses qui, dans le voisinage du cap, se montrent en grand nombre à la surface du sol, note F. Elie de la Primaudaie. Les géographes arabes du moyen âge parlent des riches mines de fer que l’on exploitait de leur temps dans le Djebel-Edough. Cette montagne peut être considérée, en effet, comme une énorme masse de fer magnétique ; ce métal s’y rencontre partout : on le trouve mêlé à la terre glaise qu’il colore fortement en rouge, à l’argile qu’il teint en brun clair, au sable qu’il noircit. » 

 

Phare du Cap Takouch, Chetaïbi (Annaba)

Le  Ras Takouch est formé par une roche volcanique. Il désigne en berbère  « un  massif montagneux » ; la pointe de celui-ci s’avance vers la mer ; Takouch, déformé en « Tacatua » par les Romains,  est adopté par les écrits après 1830. « Les forêts voisines devaient fournir des bois de construction pour les navires, constate M. A. Goujon. Les travertins, que les Romains ont toujours employés en grande quantité dans leurs bâtiments, ne leur manquaient pas ici, et le vide immense qu’ils ont pratiqué dans cette roche indique qu’ils ont dû en amener dans les villes voisines et en faire un commerce étendu. »

Le  phare à tour cylindrique qui y a été érigé est de petite taille, mais il est l’une des sentinelles de Chetaïbi, l’une des plus belles et  grandes baies du monde.

Auteur
Zinedine Zebar

 




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