Fermeture des espaces publics au débat, répression et criminalisation de toute opinion opposée, l’ambiance est à la remise en cause de la démocratie balbutiante, le RCD dresse un tableau alarmant de la situation générale en Algérie.
« La situation générale qui prévaut dans le pays cible le courant démocratique progressiste en général pour son refus de se faire enrôler par un pouvoir de fait et notre parti en particulier, à cause de sa résistance contre ce cours autoritariste infligé au pays ». Tel est le constat établi par le RCD a l’occasion de la réunion mensuelle de son secrétariat national, le 28 avril 2023.
« L’impasse dans laquelle est plongé notre pays est source de dangers permanents et réels sur sa stabilité », alerte l’instance de direction du RCD pour qui « le maintien du régime politique imposé par la force et la fraude électorale depuis l’indépendance complique la nécessaire sortie de crise. »
De fait, le parti se dit convaincu « qu’il doit conjuguer son action avec des partenaires politiques pour la préservation des acquis démocratiques arrachés de hautes luttes face à un système qui creuse les inégalités de toutes sortes entre Algériens ».
Dans le même sillage, l’organisation politique dirigée par Atmane Mazouz « salue les conclusions des rencontres bilatérales et multilatérales appelant à une rupture avec les pratiques antidémocratiques qui ne peuvent mener que vers le chaos. »
Analysant la situation économique et social du pays, le RCD n’a pas manqué d’alerter « sur la dangereuse paralysie économique et l’absence de cap et de volonté pour la restauration de la confiance chez les opérateurs » et s’indigne « de la carence de prospectives devant les périls sociaux qui guettent la nation. »
Sa conviction est que « les décisions à la hussarde prises par le gouvernement excluant les partenaires économiques et sociaux du débat depuis des années ne feront qu’aggraver la situation, déjà très fragile des principaux indicateurs socio-économiques ».
La détresse généralisée
Et d’ajouter dans le même contexte que « la détresse sociale est sans précédent, jetant de nombreuses familles dans le dénuement tant le pouvoir d’achat des Algériens est aux abysses. »
Revenant sur les derniers évènements du mois d’avril coïncidant avec la célébration du double anniversaire du printemps berbère et printemps noir, le RCD se dit persuadé que « le pouvoir use des mêmes pratiques pour la négation de notre identité et des valeurs fondatrices d’avril 80 en confisquant les libertés et excluant l’exigence de justice ».
Et de dénoncer : « Le comble est atteint par l’interpellation d’une dame rien que pour son accoutrement traditionnel berbère au même moment où le commandement de l’armée s’est fondu d’une déclaration sur le danger des valeurs étrangères à la culture algérienne et la menace de l’hydre intégriste et rétrograde. »
Pour le Rassemblement pour la culture et la démocratie « les actes ne trompent plus personne et la volonté de combattre les extrémismes passe par la défense des valeurs démocratiques et républicaines.
L’appel des syndicats autonomes pour un rassemblement le 1er mai contre la confiscation des libertés va dans le sens de la construction d’une Algérie tournée vers ces valeurs d’émancipation et de progrès. Défendre le pays contre le péril intégriste et les risques géopolitiques implique aussi de laisser s’exprimer ceux qui refusent de se soumettre à la double tutelle policière et religieuse imposée au peuple depuis des décennies par un pouvoir politique plus enclin aux compromissions qu’à un nécessaire compromis social qui doit être trouvé et défendu par tous. »
Tout en mettant à nue les tergiversations du pouvoir quant au choix d’un projet de société clair et salvateur pour le pays, le RCD estime que « les silences intéressés et les complicités dans les moments décisifs se payent, chers et durablement. Chacun doit assumer ses engagements et définir son positionnement dans cette conjoncture qui ne saurait confondre l’intérêt du régime, les appétits de pouvoir et l’exigence de rupture pour une alternative démocratique et salutaire pour le pays. »
Enfin et évaluant les préparatifs du Congrès des Jeunes du parti qui détiendra le 19 mai prochain, le secrétariat national du RCD promet que ce rendez-vous organique « sera une halte d’espoir et d’engagement. Ce rendez-vous constituera à l’occasion une réaffirmation de l’attachement de notre jeunesse à construire son avenir et à lutter contre la fatalité d’un système qui n’offre que désespoir et impasse à notre pays. »
Samia Naït Iqbal